Vous n’êtes pas aussi « béotien » que vous le dites ! Votre raisonnement
tient la route, et pour répondre à votre demande, j’y apporterai
quelques compléments.
Tout d’abord sous l’angle technique, le plus
important, car ce qui n’est pas faisable ne peut être évalué sous
l’angle économique ni aucun autre angle !
Le rapport de l’ADEME est
truffé de lacunes ou d’erreurs qui ont été dénoncées par des
scientifiques d’expérience : en voici le détail
http—difusons.fr-enr_100-analyse_rapport_ademe.pdf
En bref,
l’équilibre du réseau n’est pas assuré, le système de stockage virtuel
envisagé a un rendement beaucoup trop optimiste, et les forts surcoûts
dus à la nécessité de renforcer le réseau électrique ne sont pas pris en
compte... Une paille.
Voilà pour l’angle technique.
Ajoutons
d’autres considérations moins cartésiennes mais importantes : les
auteurs du rapport s’appuient sur Negawatt pour postuler une forte
baisse de la consommation d’électricité d’ici 2050, alors que les
évolutions de la natalité, les transferts d’usage (véhicules électriques
remplaçant les véhicules thermiques notamment), et les progrès sociaux
font pencher au contraire vers une augmentation importante de cette
consommation.
Et surtout : remplacer les centrales nucléaires qui ont
la particularité de produire beaucoup d’énergie à partir de quelques
usines occupant peu de foncier, par des dizaines de milliers d’éoliennes
notamment qui envahiraient nos paysages et génèreraient une nuisance
certaine, est peu crédible : pensez aux réactions des ZADistes pour le
seul petit barrage de Sivens !
En résumé : le choix d’un mix
énergétique optimal devrait être un problème d’abord technique
(qu’est-ce qui marche ?), puis économique (est-ce que le coût est
acceptable ?) enfin politique (l’indépendance énergétique est-elle
assurée, quid de l’impact sur l’environnement etc...)
Depuis
Hollande, on a pris les choses dans l’ordre inverse : voilà pourquoi on
va dans le mur, sauf si un autre gouvernement revient à la bonne
logique.
Cordialement