Le réseau Gladio, armée secrète d’Europe, est un documentaire choc (1h24) sur un sujet ignoré. En effet, plusieurs services secrets d’États européens avec l’OTAN, sous la pression des USA, ont commandité des attentats terroristes sous fausse bannière, ou False Flag, fabriqués pour accroître la stratégie de la tension contre leur propre population pour contraindre les gouvernements à renforcer leurs systèmes sécuritaires, et/ou empêcher la montée des partis de gauche ou d’extrême gauche au pouvoir.
Le réseau Gladio a été mis en place sous l’égide de la CIA et du MI6 britannique, comme structure de l’OTAN. L’organisation secrète « Stay behind », rebaptisée plus tard Gladio, le « glaive », a vu le jour en 1948 à l’initiative des États-Unis. Ces réseaux fonctionnaient le plus souvent sans que les gouvernements nationaux en aient connaissance. Ses agents devaient être prêts à effectuer des missions d’espionnage et à commettre des actes de sabotage en cas d’offensive soviétique. Celle-ci n’ayant finalement pas lieu, ce sont les intérêts politiques des gouvernements de droite voire de groupes d’extrême droite que Gladio s’attache à défendre. Des contacts existent avec les différents services secrets nationaux, à l’abri de tout contrôle parlementaire. C’est le Shape, le commandement militaire de l’OTAN en Europe, qui assure la coordination. Ce documentaire se concentre sur les opérations du réseau Gladio dans l’Italie et l’Allemagne des années 1960 à 1980. Les attentats de la Piazza Fontana à Milan en 1969, celui de la gare de Bologne en août 1980, puis celui de la Fête de la Bière à Munich, qui, quelques semaines plus tard, furent attribués à des anarchistes ou à l’extrême gauche. On saura plus tard la vérité...
Alors que l’Europe est progressivement scindée en deux blocs à la fin de la Seconde Guerre mondiale, les américains et les britanniques mettent en place des armées secrètes destinés à réagir en cas d’invasion soviétique. Mais, alors même qu’une attaque russe devient improbable, ces réseaux ne seront jamais démantelés. Ils sont même à l’origine d’actes de terrorisme et responsables de la mort d’innocents civils. A chaque fois que la gauche menaçait d’accéder au pouvoir, ils ont usé de la force et sont intervenus dans les processus démocratiques nationaux. Parfois, ils ont été protégés par les forces de Police et les services de sécurité pour préserver leur capacité de combat. Dans la plupart des pays européens, ces armées secrètes ont joué un rôle trouble, de terrorisme.
Dans beaucoup de pays, les américains recrutèrent des partisans de l’extrême droite pour former les réseaux Stay-Behind de l’OTAN. C’est ainsi que l’officier SS et responsable de la Gestapo Klaus Barbie, le « Boucher de Lyon », avait été recruté en 1947 par le CIC, le Counter Intelligence Corps américain, qui l’avait ensuite aidé à échapper aux poursuites pour crimes de guerre au procès de Nuremberg, avant d’organiser sa fuite d’Europe vers l’Argentine en 1951. De même, Reinhard Gehlen, un des Généraux de Hitler et d’autres nazis ont été recrutés pour Gladio par les américains. L’étude scientifique de l’historien Daniele Ganser de l’Université de Bâle intitulée « Les armées secrètes de l’OTAN, Réseaux Stay Behind, Gladio et terrorisme en Europe de l’Ouest », qui a travaillé sur des documents ultra-confidentiels, mais aussi avec le témoignage d’anciens soldats de Gladio, est parue en 2007 en français. Dans cet ouvrage brillamment rédigé, Ganser présente les faits de manière nuancée et aisément compréhensible pour le profane. Ce qu’il nous apprend va changer fondamentalement l’historiographie de l’époque de la guerre froide.
Ganser montre que de la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu’à 1990, existaient dans les pays membres de l’OTAN, à côté des troupes ordinaires de l’Alliance, des armées secrètes de l’OTAN qui avaient été mises en place par la CIA et le MI6 britannique. Ces armées de l’OTAN étaient commandées et coordonnées par un bureau de la sécurité secret au sein du quartier général de l’OTAN à Bruxelles. Selon l’ex-président américain Richard Nixon, L’OTAN elle-même était soumise au Pentagone. Selon un document de l’état-major américain, le Field Manuel, les armées secrètes de l’OTAN avaient entre autres aussi la mission d’empêcher ou d’éliminer des gouvernements qui ne convenaient pas aux Etats-Unis, comme encore aujourd’hui. En 1961, elles planifièrent, mais sans succès, un putsch contre le gouvernement de Gaulle, mais réussi en 1968. En 1967, elles renversèrent en Grèce le gouvernement Papandréou et y installèrent une junte militaire des plus brutales. En Turquie, elles participèrent aux putschs militaires de 1960, de 1971, et à celui du Général Evren de 1980.
Dans le Field Manual 30-31B, sont décrites des opérations sous fausse bannière. Il s’agit d’attentats terroristes initiés ou perpétrés par des services secrets ou les armées clandestines de l’OTAN et qui ont ensuite été imputés aux communistes ou aux socialistes. Dans certains pays membre de l’OTAN, on a, selon Ganser, eu recours à ce concept secret. Cette lutte contre l’ennemi intérieur faisait partie du concept dans certains pays. Elle faisait partie de la stratégie de la tension, et reposait sur le terrorisme. C’est sans doute en Italie et en Turquie que cette stratégie quasi diabolique fut appliquée avec le plus de succès, à l’aide d’attentats à la bombe et de massacres contre la population civile que l’on attribua ensuite à l’adversaire politique, c’est-à-dire à la gauche.
L’existence de Gladio fut révélée par le Premier ministre italien Giulio Andreotti en 1990, à la suite de quoi la presse parla du secret politico-militaire le mieux gardé depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, et nota que « l’histoire semble tout droit sortie des pages d’un thriller politique ». Depuis, ces armées secrètes de l’OTAN ont également été découvertes en France, en Belgique, au Luxembourg, en Suisse, en Espagne, au Portugal, en Allemagne, aux Pays-Bas, au Danemark, en Norvège, en Suède, en Finlande, en Autriche, en Grèce et en Turquie. Au niveau international, leurs actions étaient coordonnées par le Pentagone et l’OTAN, et leur dernière réunion « connue » se déroula à Bruxelles en octobre 1990. À ce jour, il reste impossible d’avoir accès aux archives de l’OTAN et des services secrets concernés pour en savoir plus sur les agissements du réseau…
Les hommes politiques d’aujourd’hui et les agences de renseignement vivent de la peur populaire de l’Étranger. Ce sont des vampires politiques qui savent s’y prendre pour sucer le sang du peuple. De temps en temps, en particulier avant une élection ou une guerre, ils entaillent profondément les veines du corps politique, par exemple en orchestrant une attaque terroriste, et laissent alors le sang s’écouler. Après une telle tragédie, le pouvoir et l’argent coulent à flot vers l’État, et le public réclame davantage de sécurité et des dirigeants plus forts. La seule solution est l’éducation du public et sa prise de conscience. Les journalistes occidentaux restent en marge de l’Histoire, et regardent les attentats terroristes étatiques se dérouler l’un après l’autre, générant un long flot de terreur. Ce flot de terreur, qui jusque-là a été piloté et dirigé par les gouvernements des USA, israéliens et occidentaux, finira par former une mer de sang et une guerre dans laquelle se noiera le monde entier. C’est le sombre avenir qu’ils sont en train de crée
26/06 12:20 - smilodon
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