—« Allons, quel est le vrai moteur qui fait qu’un homme entraîne ses congénères dans la guerre ? Vous parlez de L’intérêt économique, la volonté d’expansion territorial, mais ça ne suffit pas à justifier qu’on puisse trucider son prochain sans broncher intérieurement ... »—
En fait il faut distinguer deux moteurs. D’abord celui qui motive la hierarchie politique et donc qui « entraîne ses congénères dans la guerre », qui n’est pas forcément la haine. Mais l’expansion etc.. Puisque, après tout, ces gens là n’auront pas à tuer leur prochain directement.
Après, il y a le moteur au niveau des hommes de troupe donc je parlais un commentaire au dessus. Ces personnes là sont confrontées directement à la mort de leur prochain ; et c’est là que la haine peut jouer un rôle majeur d’anesthésie de la morale. D’où l’usage de la propagande pour pousser les hommes de base à haîr leurs ennemis, afin de faciliter la mise à mort de ces derniers.
Cependant, je pense que même pour l’homme de base, celui directement confronter au choix de tuer, la haine n’est pas le seul moteur. La peur ou l’instinct de survie peuvent en être par exemple. Certains diront qu’il s’agit là de haine déguisée, mais certains cas prouvent le contraire. L’homme tout seul dans sa maison, qui soudain entend quelqu’un se glisser la nuit chez lui. C’est la peur, et non la haine, qui le poussera à trouver une arme quelconque, le coeur battant, pour affronté son adversaire. Et même à ce niveau de base, d’autres moteurs existent. Certains morbides et cyniques tels que la soif de sang, ou le mépris ou l’insensibilité remplacent la haine, ou la soif « d’aventure », ou tout simplement par résignation. Prenons l’exemple des mercenaires. Haissent-ils vraiment tous les gens qu’ils tuent ? Je pense que c’est loin d’être le cas. Ils le font pas résignation et cynisme. ou peut être pour l’une des raisons morbides citées ci-dessus.
Le meilleur moyen de savoir est bien sûr d’y être confronté directement ...