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Commentaire de dom

sur Le danger du pacifisme inhumain


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dom (---.---.47.217) 15 avril 2006 02:50

Il faut savoir si nos actes correspondent à l’énergie que nous voulons vivre, il me semble, plus loin nous ne pouvons maîtriser les autres. Très heureusement ! Malheureusement celà implique aussi que nous ne pouvons pas maîtriser toutes les folies qui se produisent, car chaun ne peut qu’agir là où il est.

Sotek, votre question équivaut celle-ci : « mais que faire si l’on meurt ? » Bonne question, mais c’est impossible de répondre. Evidemment, ne vous fâchez pas. La question est de savoir si notre action a un sens maintenant et, si l’on agit, si elle correspond à ce que nous voulons voir advenir. En définitive c’est l’intention qui nous traverse et passe à d’autres, donc c’est l’intention elle-même qui emplit la scène d’un autre sens, car une intention est toujours porteuse d’un sens profond, c’est à lui qu’il faut être attentif dans ce qui se trame autour de nous. Les intentions prennent parfois d’étranges détours. hmm...

Si notre propre énergie correspond à l’énergie qu’on voudrait voir au lieu de l’aveuglement violent qui apparait chez d’autres nous n’avons d’autre choix que d’apporter nous-même cette énergie, en l’occurence nous devons déployer de la confiance. Bon, tout celà est bien compliqué.

Je vais illustrer ce que je veux dire avec un vieux souvenir d’Ecosse où j’ai eu le plaisir de dégueuler quelques bonnes Guiness aussi sombres que les rivières de ce pays contrasté. Je fraternisais alors avec des pêcheurs et des pilotes militaires dans un pub, comme à l’habituelle soirée billard, écriture (eh oui, à certains moments je me prenais pour Burns... con que je suis ou étais-ce une mémoire d’une autre vie ?) et fléchettes et Guiness (le Whisky c’était pour le goûter... avec les délicieux retraités du coin et ceux des Maldives... bon je m’égare... Un soir, au bar juste devant moi donc, deux pilotes de la royal air force s’empoignèrent. J’étais assis à une petite table pour écrire quelque délire alcoolisé. C’était un noir et un blanc, voyez comme les mots sont obtus, car il faudrait dire pour être correct un pilote anglais d’origine africaine et un anglais manifestement originaire du underground londonien vu son accent... celui-ci avait apparemment insulté son congénaire et ils s’empoignèrent donc, prêts à s’étriper très menaçants tous les deux. Je me suis dit c’est sérieux, fait chier, c’est sérieux je me suis dit ça. Alors je me suis levé et ait fait une ligne droite jusqu’au bar, d’abord parceque je n’avais aucune envie que toute la bonne énergie du soir soit gaspillée par cet intermède attristant et ensuite parceque j’étais bien ivre, je les poussai les deux de côté en me posant au bar comme s’il n’y avait là rien de plus naturel. C’est seulement à ce moment-là que je me rendis vraiment compte des deux armoires à glace que je venais d’interrompre dans leur affaire. Je les regardai tour à tour et leur dis alors dans le meilleur écossais que je pus produire « so what, are we drinking that beer or not ? » (Bon, alors on la boit cette bière ou pas ?) Tous les deux furent tellement étonnés qu’ils oublièrent complètement pourquoi un instant plus tôt ils voulaient envoyer un avis de décès à la mère de leur victime et nous passâmes un excellent moment. Bien sûr je ne veux pas dire qu’il faut se bourrer pour être en paix les uns avec les autres, ce serait aller un peu vite en besogne hein, mais le souvenir que j’en ai est précisément le fait qu’une intervention c’est à dire justement une intention qui n’a rien à voir avec un instant qui s’enflamme... peut, le cas échéant, rompre la séquence de haine et permettre à chacun de retrouver l’équilibre.

Un troisième regard souvent permet de modifier la fixation de l’observation (effort que chacun fait naturellement tout le temps, isnt’it ?) des deux parties qui n’arrivent plus à se déscotcher d’une obsession. Ce qui correspond aussi à cette parole du Christ (eh oui, encore) « faites de deux un » phrase qui nous renvoie aussi à la voie du milieu de Lao Tseu qui veut qu’entre tous les opposés qui forment tous les paradoxes nécessaires à la vie (homme-femmme, nuit-jour, soleil-lune, haut-bas, devant-derrière, contemplation-action, gauche-droite etc.) il faut passer d’un pôle à l’autre, comme quand on marche, car si nous voulions avancer sur une jambe... irions-nous très loin ?

Probablement que Roberto Begnini aurait encore une autre manière d’illustrer cette « troisième voie » (je pense maintenant à cette merveille de film - la vie est belle)celle qui fait que des deux pôles Agresseur-victime peut se profiler quelque chose qui serait comme la clef, en l’occurence la guérison, car pour toute dualité c’est comme pour une porte, elle a deux côtés, mais la clef pour l’ouvrir est la même.

Etc etc et ces terres à...

(oh mais je n’arrive pas à m’arrêter)


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