@Layly Victor
Je reviens sur cette histoire de colonialisme. Ayant passé mon enfance en Algérie, je me souviens de routes, de barrages, de lignes électriques, d’hôpitaux, de voies ferrées. Dans un pays qui était, avant l’arrivée de la France, une province oubliée de l’empire Ottoman, avec une population misérable.
Le système colonial a enrichi une petite minorité de grands propriétaires. Mes parents, comme beaucoup de « pieds noirs », étaient pauvres. Quand nous venions en France, nous étions éblouis par la beauté de l’agriculture française, qui ne ressemblait en rien aux latifundiums d’Algérie. Chez ces gens plutôt pauvres mais riches de leur terroir, il était difficile de déceler (pour des esprits simples comme les nôtres) les retombées du capital des colonies.
Dire que c’est « l’accumulation du capital primitif » qui a permis à la France d’être un pays riche, c’est d’une bêtise insondable. C’est comme si on disait que c’est l’exploitation des pays Baltes, du Kazakhstan et de l’Ouzbékistan qui a donné à la Russie son statut actuel. C’est aussi sot, mais ça va venir, connaissant nos journalistes.
Au contraire, ce sont les pays qui ont conservé le plus longtemps leur système colonial, l’Espagne et le Portugal, qui sont restés les plus pauvres. Si votre théorie du capital primitif était vraie, l’Espagne serait de très loin la plus grande puissance du monde.
Justement, la décolonisation a eu lieu parce que la Grande Bretagne et la France ont jugé que ce système était trop coûteux.