Bonjour.
Dans le sillage de l’idée générale exprimée dans ce billet, voici quelques remarques relatives à la supercherie des habillages pseudo-pédagogiques pour masquer de vils intérêts économiques.
La note ? Le redoublement ?
Faites-moi disparaître ces miroirs de la vérité !
Oui, on peut supprimer tout ce qui naguère faisait apparaître l’échec au grand
jour : l’examen, la mesure, la note. Oui, on peut casser ces miroirs, mais cela
ne rendra pas la difficulté d’apprendre et l’échec scolaire plus beaux que
Blanche neige.
- Cachez-moi donc ce monstre que je ne
saurai voir ! dirait le Torquemada des innovations fallacieuses.
- Amen Maître. N’en déplaise à
l’ancien ministre de l’éducation, Luc Ferry, qui crie à la « niaiserie : ce n’est pas en cassant le
thermomètre qu’on récupérera les 140 000 enfants qui décrochent de l’école
chaque année », il n’y aura ni notes ni examens et, partant, plus d’échec
reconnaissable. Mais, on aura beau mettre la poussière sous le tapis, changer
ou casser le thermomètre, cela ne changera rien à l’état du malade, ça ne fera
pas disparaître sa fièvre.
Mal nous en a pris ! Pourquoi diantre irons-nous jusqu’à douter de la sincérité
des raisons qui sous-tendent cette volonté de la suppression de la note ? Le
Torquemada modernisant nous jure, la main sur le cœur, que c’est pour ne pas
traumatiser l’élève avec une mauvaise note, car ce traumatisme serait
responsable de son éventuel échec. Il nous assène, enfin, que les études en
docimologie montrent le caractère subjectif et contre-productif de la note.
Or, lorsqu’on sait qu’elles reposent sur des expérimentations
« arrangées » pour servir de caution à des préjugés idéologiques et
qui, paradoxalement, instaurent en amont toutes les conditions – loin d’être
objectives celles-là – leur permettant d’obtenir les résultats qu’elles visent
à démontrer en aval, la scientificité de ces fameuses études en
docimologie devient ipso facto
douteuse. On s’aperçoit qu’il s’agit, au mieux, d’une sorte d’effet Pygmalion
sur la base duquel l’on va jusqu’à décréter que c’est le mode et le contexte
d’évaluation qui seraient en grande partie responsables de la difficulté et de
l’échec scolaires, au lieu de les considérer comme de simples instruments de
mesure permettant de les révéler.
(http://www.reseau-canope.fr/innovation2014/levaluation-positive.html?tx_cndpvideoflv_pi1[idvideo]=33)
Autrement dit, on entretient une subtile ambiguïté autour du mot
« évaluation » pour faire accroire que les résultats des expériences
valident l’idée qu’on veut démontrer, à savoir que les conditions de
l’évaluation empêcheraient de progresser dans les apprentissages et
provoqueraient l’échec scolaire. « Mal
nommer les choses ajouterait au malheur du monde », disait A. Camus.
Or, c’est justement là que réside le sophisme de cette démonstration
fallacieuse, puisqu’en évitant de préciser de quel type d’évaluation il est
question – formative ou sommative – on s’affranchit de la nécessité de
reconnaître que le propre d’une évaluation sommative n’est pas de favoriser les
apprentissages, ni de faire progresser l’élève, mais simplement de mesurer ses
performances. Oserions-nous demander, par exemple, aux tests PISA de créer une
dynamique favorable aux apprentissages ? Ce serait absurde.
Bien à vous.