• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de JC_Lavau

sur L'éducation nationale m'a tuER…


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

JC_Lavau JC_Lavau 13 juillet 2016 21:03

Expérience inverse, mais où la chaleur de Joël y était pour beaucoup :
http://jacques.lavau.perso.sfr.fr/esprit_scientifique.htm#_Toc48196744
Citation.
Sans géologie, pas de paléontologie, et pas de datation sérieuse. Sans paléontologie, pas de contact avec nos ancêtres.

A la fin d’un cours sur les ondes sonores, avec mes B.E.P. de Paris, nous étudions les planches anatomiques de l’appareil auditif humain. Après avoir considéré les trois osselets de l’oreille moyenne, le marteau, l’enclume et l’étrier, je leur explique qu’ils jouent le rôle de transformateur d’impédance, indispensable pour pouvoir attaquer avec un rendement acceptable un milieu d’impédance acoustique élevée : l’oreille interne, pleine d’un liquide, alors qu’ils sont actionnés par le tympan, actionné par des ondes dans l’air, donc avec une course bien plus grande, et une pression bien plus faible. Et qui plus est, un adaptateur d’impédance à gain variable, autoadaptateur ! Et néanmoins très fragile aux surintensités chroniques (atelier de chaudronnerie, ou baladeur ou discothèque). Après cet exposé technique, je donne quelques mots sur l’évolution qui a conduit à notre anatomie actuelle.

Au début du Trias, chez nos ancêtres reptiles mammaliens, ces os faisaient partie de l’articulation de la mâchoire. Au cours du Trias, le plus gros des innovations dont les fossiles nous livrent la trace, portèrent sur la dent, et sur l’articulation de la mâchoire, qui prit le dessin beaucoup plus efficace sur le plan mécanique, que nous conservons. Cela laissa trois os sans utilité dans l’articulation de la mâchoire, mais qui restèrent utilisés dans la transmission des sons, et rapetissèrent considérablement, jusqu’à la proportion que l’on constate actuellement chez les mammifères.

Imaginez les mines stupéfaites de mes élèves, la plupart fils d’immigrés. L’un d’eux murmura pensif : « Ah bien  ! Pour faire des sciences, il vaut mieux ne pas être croyant  ! ». Pour quelqu’un qui au début de l’année, envisageait de devenir dealer, s’il ne réussissait pas bien dans cette classe d’électronique, mesurez l’évolution morale et culturelle que nous avons obtenu. A la fin de l’année, il exhiba à mon collègue Joël sa carte d’identité française toute neuve. Il avait définitivement choisi d’être français.

Ceci pour rappeler que quelles que soient les déviations pathologiques que l’on peut hélas constater chez des professionnels de l’enseignement des sciences, les sciences, je suis pour. Totalement pour. Même si ce n’était que pour des raisons morales et culturelles, alors que les raisons techniques sont déjà surabondantes ! La curiosité scientifique, ça décape la crasse ! Et la curiosité est un des ingrédients indispensables de l’esprit scientifique, et de son rôle de psychothérapeute intégré.


Note 1 : Ce qu’en franglais nous appelons un dealer, les québécois l’appellent un pusher.
Note 2 : Un paléontologue a critiqué une des phrases plus haut, sur la génétique de l’évolution de la mâchoire. Il a expliqué qu’une translocation de gène, intervenue au Trias, a amplifié la croissance de l’os dental, reléguant trois autres os loin de leur fonction d’articulation. Ils ont toutefois c
ontinué leur fonction d’audition, qui s’est perfectionnée : un mammifère entend un spectre largement plus étendu qu’un reptile, notamment vers les aigus.

Fin de citation.
J’ignore la suite, 1995-1996 : j’avais changé de ville et de région.
Quant à Joël, il a été achevé par son métier.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès