Sans rentrer dans le débat sur la question des effectifs de la fonction publique j’aimerai juste faire une remarque sur l’apprentissage à partir de 14 ans. Doit-on s’en réjouir comme vous le faites ? Je n’en suis pas sûr.
Certes il est vrai que beaucoup d’enfants en situation difficile ne gagnent rien à rester à l’école telle qu’elle est. Mais à partir de là, décider de les exclure du système éducatif général pour les faire rentrer dès 14 ans dans un système professionnel me paraît une régression fondamentale.
Cela signifie que l’on considère que l’école n’est utile que pour former à un métier, or je pense qu’au contraire cela est la vision rétrograde et ancienne de l’école. Il faut absolument différencier formation et éducation, quelqu’un de bien éduqué se formera toujours plus facilement à un métier quel qu’il soit.
Envoyer des enfants dans le monde professionnel dès l’âge de 14 ans c’est les condamner à une sous-citoyenneté.
En effet qui peut affirmer que ces personnes seront aptes à comprendre les enjeux politiques et économiques de nos sociétés ?
Qui peut garantir qu’ils auront l’esprit suffisamment éveillé pour, par exemple, décrypter les discours populistes et simplistes employés par les tenants de l’extrême droite ?
De quelle manière pense-t-on qu’ils seront capables d’exercer leur droit de vote en connaissance de cause après une analyse des programmes des différents candidats ? Comment peut-on croire que nous pourrions appeler notre société une démocratie quand une grande partie des personnes qui la constituent n’auraient quasiment eu aucune formation en Histoire, en Français sans même parler de Philosophie ?
Oui, le système éducatif d’aujourd’hui est face à des problèmes. Mais si, au lieu d’analyser les causes de ces problèmes pour essayer de réformer le système, nous préférons recourir à des solutions qui nous font repartir en arrière alors c’est qu’on baisse les bras et je ne peux pas me résoudre à cette attitude.
Par contre si l’apprentissage à 14 ans vous plaît, moi je suggérerais bien de rouvrir les mines pour pouvoir y envoyer les enfants dès dix ans. Comme cela ils pousseraient les wagonnets au fond et ils ne nous embêteraient pas à la surface à nous renvoyer en pleine figure la faillite de notre système socio-économique !