Pour un concordat, il faudrait commencer par définir l’Islam de France. Il n’y a pas d’autorité religieuse supérieure dans les pays où l’Islam n’est pas la religion officielle. Qui peut donc être légitime pour signer de tels accords ? A l’époque des Califes, l’autorité religieuse avait un poids supérieur au Calife pour les affaires intérieure car elle gérait aussi les loi civiles. Rien de tel en France aujourd’hui, mais la définition des lois civiles pourrait devenir une revendication si une autorité religieuse se met en place.
Le concordat a pu être utile à Bonaparte pour gérer les aspects moraux de la société française, mais cela à conduit à développer l’anticléricalisme par une partie de la société et les lois de 1905 en sont la conséquence. Le concordat permettait au pouvoir de désigner conjointement les évêques, mais cela n’a eu que peu d’influence sur le contenu des sermons. Bonaparte était corse et Catholique et ça lui convenait. Je ne suis pas sûr que cela puisse fonctionner ainsi aujourd’hui.
De plus qui peut définir au niveau de l’Etat le contenu d’un enseignement religieux ? Faut-il obligatoirement enseigner l’exégèse du Coran telle qu’elle a été étudiée par des universitaires français non Musulmans ? Dans ce cas, c’est la guerre civile assurée, car elle s’oppose a ce qui enseigné dans l’Islam.
Aujourd’hui, on laisse quelques sectes chrétiennes enseigner le créationisme. Pour la plupart des autres Chrétiens, la création du monde dans le Livre de la Genèse est un mythe qui permet d’expliquer quelques concepts religieux sans prendre le texte à la lettre. Dans la plupart des situations, on peut donc lire le livre de la Genèse sans ranger sa rationalité au placard, mais pour quelques personnes, l’accès aux carrières scientifiques devient impossible. Qui ferait confiance à un médecin qui croirait mordicus que la femme a été créée à partir d’une côte ?
Nous sommes donc face à un même problème face à l’Islam. Il peut être beaucoup question des limites de l’interprétation du texte, mais le plus important est d’enseigner la rationalité. L’éducation Nationale devrait être le fer de lance de l’étude de la rationalité. Encore faudrait-il que celle-ci soit reconnue par ceux qui la dirige. Il y a matière à une importante réforme...