@César Castique
oui... mais il y a une limite à cette philosophie... la « vertu mafieuse » ne peut prospérer que dans un « contexte moral »... puisque la vertu mafieuse consiste essentiellement dans le vol décomplexé comme figure de virilité. Il n’existe donc pas d’érotisme mafieux sans verrou moral à braver...
C’est vrai que j’aimais aussi Armstrong, et sa manière de dominer Ullrich dans la tête. Mais le coup vis-à-vis de Basson ou de Siméoni est hors-cadre. De même que l’intérêt de ses « coups de gueule » pâlit si on imagine qu’il fut le premier utilisateur potentiel des « moteurs électriques »...
Bref... le coup de menton du cador exige quand même un minimum de crédit pour être kiffant... et c’est là que ça coince.
Au fond, mis à nu, Armstrong semble moins viril... et je crois que la vraie virilité consiste à pouvoir être mis à nu tout en gardant sa superbe...
Autre problème à la morale mafieuse... son côté mauvais perdant ou « petite bite »... en clair, d’un point de vue strictement mafieux Armstrong s’est fait plier le bras par une mafia encore plus puissante... donc, de quoi se plaint-il ? ...il y a dans la morale mafieuse une certaine idéologie des médiocres... on aime tricher tant que c’est nous qu’on entube les naïfs... mais si le gros diplodocus vient nous prendre par-derrière, alors on crie comme des jouvencelles... Un peu comme ces petits commerçants qui dépouillent le client sans vergogne, jusqu’au jour où une grand surface vient les liquider tous d’un coup... et la mafia de s’habiller d’un romantisme de pacotille qui ne trompe personne... les petites mafias cachent la violence médiocre de petits chefs sans envergure... et ils finissent par se faire entuber par plus malins qu’eux...
De ce point de vue, Froome ne fait que dignement succéder à l’ennuyeux « maitre Jacques » (Anquetil) ou à l’hégémonique Canibale (Mercks). Froome emploie les armes de son temps. Je ne trouve rien à y redire d’un certain point-de-vue. Et qu’on se rassure le fric, la dope et l’influence politique existaient déjà autrefois. (et au passage j’aime assez le Armstrong post-aveux... il commence à apprendre l’humour le ricain ! ).
Le retour à la morale est donc une case obligée qui torture l’homme... mais un passage obligé... il faut faire avec tout, et même avec la morale !!!!
Et au bout d’un moment, on se met à penser à quelques champions qu’on a raté à cause de dopés vermoulus qui nous font en plus la morale... Et là on a un peu la gerbe... parce-que c’est comme dans la vie et dans les autres métiers... et que au fond, le bilan global est assez catastrophique.
Enfin c’est juste mon point de vue...