Vous défendez une vision pacifique et modérée de l’Islam comme étant la seule interprétation possible, mais d’autres défendent également une vision violente avec la même idée d’une interprétation unique. N’étant pas Musulman et cherchant à comprendre, je lis le Coran et je trouve des incohérences. Cherchant tout de même à aller plus loin, je cherche une exégèse et je tombe sur des documents qui n’ont pas été écrits pas des Musulmans. Il semble que le Coran est sacré pour les musulmans qui ne peuvent donc en faire une étude critique. Au final, avec l’exégèse, le texte du Coran devient enfin clair pour moi, mais cela ne ressemble pas du tout à ce que vous avancez. On est plus proche d’un document idéologique pour la conquête du monde que d’un appel à la paix. On y trouve toutes les justifications pour mourir en combattant les mécréants. Cela ne va pas jusqu’à choisir la mort comme le font ces idiots, mais au moins le paradis est promis dans ce cas, alors que c’est beaucoup moins évident par ailleurs. C’est même en promettant de sauver ces brebis perdues de l’enfer que les Imans salafistes recrutent. J’ai vu une interview d’un Iman salafiste anglais qui ne laissait aucun doute sur la méthode.
L’exégèse permet de retracer toutes les transformations du textes lors des deux premiers siècles de l’Islam. On peut comprendre le glissement progressif de la foi des judeonazaréens centrée sur Jérusalem à la foi des arabes centrée sur la Mecque. On peut détecter et comprendre les insertions. On peut également suivre la transformation progressive du sens des mots pour que le texte initial réponde mieux à ce projet de conquête du monde. Dans l’interprétation classique, on nous explique que beaucoup de mots ont été créés pour l’occasion, mais si on va voir du côté de l’araméen (par exemple « Islam ») ou du syriaque (par exemple « Coran »), voire de l’hébreu, beaucoup de mots retrouvent leur sens initial.
Je comprends que face à tant de violence, beaucoup de Musulmans pacifiques ait construit des lignes de défense pour aboutir à l’Islam classique ou au soufisme. Mais finalement avec un tel écart avec le texte, faut-il encore conserver le Coran pour vivre une foi pacifique ? En détricotant les transformations successives du texte, ne peut-on pas découvrir une vision de Dieu plus proche de la vision juive ou Chrétienne ? Al-Hallaj est-il mort pour rien ?