Début 2001, le procureur de Zagreb, Vesna Abramovic a transmis à la justice française trois demandes de commissions rogatoires. Etrangement, les autorités de l’Hexagone disent ignorer ces requêtes (Le Figaro 06.02.2002). Dans le collimateur du procureur croate, trois individus. Mario Abulina, Sanko Luik et Marco Ivanovic. Ils sont soupçonnés d’être des maillons importants d’un trafic d’armes qui, depuis la Croatie, inonderait l’Europe avec du matériel militaire en provenance de l’ex-Yougoslavie. Dans le réseau, il y aurait plusieurs militaires croates ayant servi dans la légion étrangère. Les armes transiteraient, cachées dans des épaves de voitures, via l’Autriche et seraient réceptionnées en France, dans la région de Nice. La justice de Zagreb estime que, seulement pour l’année 1997, ce trafic, entre la France et la Croatie, aurait généré un chiffre d’affaires d’environ trois millions d’euro. Le magistrat Vesna Abramovic décide de mettre sous écoute téléphonique les suspects. La Justice croate découvre ainsi que Mario Abulina, Sanko Luik et Marco Ivanovic sont en relation étroite avec une société basée à Roubaix, qui n’est rien d’autre que la succursale française d’International Consulting Services Zagreb, une sociétéfondée par... « James » Marty Cappiau, l’ancien légionnaire devenu le collaborateur de Jacques Monsieur.
Le 14 janvier 2002 à Carros-le Broc, tout près de Nice, une roquette d’origine russe explose dans une cache d’armes dissimulée dans les locaux de la société SAF (Stores azur France ). Il y a deux morts et un blessé grave. Les enquêteurs de la gendarmerie de Grasse, la Brd de Nice et la section de recherche de Marseille font preuve de grande discrétion... pourtant, plusieurs éléments de l’enquête tendent à mettre en évidence la piste des trafiquants d’armes franco-croates. Bizarrement, lors de leur visite à Zagreb, à la fin de l’année dernière, les fonctionnaires de la DST, ont limité leurs investigations à la seule personne de feu « James » Marty Cappiau. Selon nos informations, ni les activités de Jacques Monsieur, ni celles des frères Courcelle, n’auraient fait l’objet de recherches de la part des hommes du ministère de l’Intérieur français. Dommage, car il est de notoriété publique que Cappiau avait des excellentes relations avec Bernard Courcelle, l’ancien officier de la Direction de la protection et de la sécurité de la Défense, qui après avoir assuré la protection de « la deuxième femme » de Mitterrand était devenu le patron de la milice parallèle de Jean-Marie Le Pen. En parlant de Cappiau, Bernard Courcelle affirmait : « C’était un type qui avait de la classe... Quand il venait en France, il achetait au moins 4 paires de Weston d’un coup ». (Le Figaro 06.02.2002). En effet, si on imagine que Courcelle et Cappiau se retrouvaient en France uniquement pour acheter des chaussures, il n’est pas nécessaire de pousser les investigations bien loin..