Aidons le FN à réveiller la France et contrer Daech
Récemment Marion Maréchale Le Pen a intimé ses partisans à se réveiller via un tweet qui stipule « Ils tuent nos enfants, assassinent nos policiers et égorgent nos prêtres. Réveillez-vous ! ». On se doute qu'en tant que responsable politique et patriote elle ne cherchait pas à mettre de l'huile sur le feu dans un contexte déjà tendu, mais bien à aider ses partisans à garder leur sang froid et ne pas tomber sous le coup de l'émotion au risque d'aider Daech. Il semble pourtant que certains ont mal compris son message, voyons voir.
Certains de ses partisans ont cru qu'il fallait partir au combat armée
Des tweets qui font écho aux propos de MMLP stipulent « Je n'apporte pas la paix, mais l'épée a dit le Christ » ou encore « Très nombreux chrétiens prêt au combat en France ». Certes, mais l'on se doute que si Jésus, devait prendre l'épée il saurait aussi contre qui la prendre.
Donc contre qui partir au combat ? En raison du contexte actuel, difficile de croire que ce n'est pas l'ensemble de la communauté musulmane qui est visée. Certains diront que ça ne visait que les extrémistes. Très bien, mais comment faire la différence ? Nier que ce type d'appel risque de verser le sang d'innocents relève évidemment d'une mauvaise foi ou encore d'une inconscience doublée d'une immaturité certaine. Tout cela ne nous aide pas à garder notre sang froid, et relève forcément d'un contresens lié au tweet de MMLP.
Certains lui font aussi écho en préconisant d' « anéantir définitivement le mal absolu : la barbarie islamique. Être chrétien ce n'est pas un niais pasdamalgamisme ». Sûrement une allusion aux fanatiques de Daech. Le terme islamique pouvant ici porter à confusion et croire que l'islam est barbare. Donc s'il est vrai que Daech se réclame de l'islam, ce qui est barbare est surtout le fanatisme des membres de Daech. L'islam, comme toute religion, est pluriel et se décline sous tout un tas de formes dont certains n'ont même pas idée. Sans parler que selon l'ifop 59 % des musulmans français ne sont même pas pratiquants (34 % croyants mais non pratiquant, 25 % ni croyants ni pratiquants).
Donc est-ce que les terroristes chrétiens qui sévissent au USA et tuent pour leur "cause" représentent la chrétienté ? Est-ce que les Bouddhistes qui massacrent les musulmans en Birmanie représentent le Bouddhisme ? Est-ce que les Hindous qui forcent les musulmans en Inde à renier leur religion représentent l’Hindouisme ? Est-ce que les adeptes des purges Staliniennes représentent le Marxisme ? Est-ce que les nazi qui ont repris Nietzsche représentent les adeptes de ce philosophe ?
Bien sûr que non, mais le point commun de tous ces dégénérés est d'être des extrémistes ou encore des fanatiques. C'est bien ce qui les définit le mieux, certainement pas leur croyance religieuse ou autres. Daech est donc un groupe de fanatiques à la logique totalitaire avant d'être islamique.
D'ailleurs Daech se base bien plus sur un livre à portée idéologique et stratégique écrit par un idéologue terroriste que sur le Coran. Entraîner ce genre de confusion entre terrorisme et islam étant d'ailleurs précisément ce que veut Daech. La naïveté étant ici de se tromper de cible, ce qui est pourtant un basique dans l'art de la guerre. Donc ne nous trompons pas de cible. Gageons que ce partisan à qui on ne la fait pas a dû faire une faute de frappe en ciblant l'islam au lieu des membres fanatiques de ce groupe terroriste.
Aboutir à un affrontement entre musulmans et non-musulmans est précisément ce que veut Daech, ils l'ont même écrit noir sur blanc
Donc que l'on se trompe de cible est précisément ce que veut Daech. Leur livre idéologique explique noir sur blanc cette volonté d'affrontement communautaire à l'aide d'attentats terroristes révoltants et des réactions islamophobes et paranoïaques qui en suivront. Ils veulent que nous perdions nos nerfs et que nous tombions dans une spirale de haine et de violence qui engendrera ces affrontements communautaires.
Leur livre idéologique explique qu'ils veulent faire des populations occidentales autant de soldats potentiels pour leur « cause ». D'un côté en provoquant une hausse de l'islamophobie via les attentats pour pousser les non musulmans à attaquer des musulmans innocents. De l'autre en poussant les musulmans européens à rejoindre les rangs djihadistes suite à ces actes islamophobes. Ou tout simplement en les poussant à se venger à cause de ces mêmes actes pour aboutir à une guerre civile. Tout est calculé.
Les groupes terroristes ont émergé dans des pays qui ont connu des guerres dont ils attribuent la responsabilité à l'Occident. Ils souhaitent donc nous faire subir ce que nous leur faisons subir. S'attaquer à des innocents pour arriver à ses fins étant bien sûr inexcusable. D'ailleurs, si l'on veut parler d'islam, le prophète Muhammad s'en est toujours pris aux responsables, jamais aux innocents. Et malgré leur sophisme idéologique qui prétend que le peuple occidental qui élit démocratiquement ses dirigeants en est donc responsable, dans la réalité il n'en est rien. Le peuple occidental est aussi innocent et non responsable des décisions de son gouvernement que le peuple du Moyen Orient qui se fait tuer sous nos bombes et souffrent des guerres qui ont cours dans leurs pays.
Prendre le chemin de la haine de l'autre reviendrait à prendre le même chemin que les terroristes
Les événements qui nous touchent actuellement peuvent également nous permettre de mieux cerner comment se passe la genèse de ces groupes terroristes qui ont choisi le chemin de la haine aveugle de l'autre, comprendre pourquoi ils nous haïssent. Suite au sang des nôtres qui coule nous voyons au sein de notre pays des réactions qui tendent vers ce type de haine. Lorsque la question de la torture ne devient plus une abomination, ou encore à la suite de réactions de haine aveugle envers des musulmans français qui ne sont pas responsables de la situation. Que ce soit dans les paroles ou dans les actes. On le voit bien au travers des tweets qui font écho à celui de MMLP ou dans les événements récents. Donc rien à voir avec les naïfs et démagogiques « ils en veulent à nos libertés » ou autres. Car s'ils sont jaloux de quelque chose, c'est de la paix qui règne dans nos pays et qu'ils n'ont pas chez eux.
Donc rien ne nous interdit d'éviter de prendre le même chemin que les terroristes en optant pour le chemin de cette haine aveugle (ce qu'ils voudraient), comme rien de nous interdit de réussir à développer de l'empathie pour tous ces peuples qui souffrent de la guerre dans leur pays et qui n'ont pas choisi de prendre le même chemin que les terroristes. D'autant plus que ces peuples vivent de manière journalière ce que nous vivons de manière sporadique.
Les membres du commando qui ont attaqué le Bataclan disaient d'ailleurs qu'ils étaient là à cause de nos interventions en Syrie et en Irak. L'autre de leur objectif est donc que ces interventions militaires cessent en mettant en cause la politique de nos gouvernements via une pression populaire lasse de subir des attentats. Sinon ils comptent se venger en créant des guerres civiles dans nos pays via une multiplication d'attentats, ou au moins en créant une forte déstabilisation qui nous prive déjà de nos libertés et engendre nombres de tensions.
Nous payons d'ailleurs doublement le prix de ces interventions militaires dans le sens où ce sont nos impôts qui financent ces interventions au Moyen Orient. Impôts qui permettent aussi à certaines multinationales de profiter de la situation et d'engendrer des bénéfices sans toutefois les reverser à la population. Ce que Chomsky appelle « socialiser les coûts tout en privatisant les profits », et qui permet à une minorité d'engendrer des gains grâce à un investissement des contribuables. Investissement dont le contribuable verra très peu le retour sur investissement. Ces minorités ont-elles pleinement conscience de ce qu'elles engendrent ?
Notons que certaines multinationales sont plus éthiques que d'autres et que le jeu économique actuel ne favorise pas les plus intègres à conserver leur poste. Un moins intègre les remplacera de toute façon.
La légitimité de nos interventions au Moyen Orient commence toutefois à être de plus en plus remise en question, et ce de manière officiel. Le rapport Chilcot qui à récemment mis en cause Tony Blair pour son soutien à l'invasion en Irak sous Bush fils en est un exemple flagrant. Une fois de plus c'est nous qui payons le prix de ces décisions politiques illégitimes, mais les déboires judiciaires à venir de Tony Blair tendent à montrer que nous ne seront pas les seuls.
Le pire étant que Tony Blair semble convaincu d'avoir œuvré de manière juste. Certainement une faiblesse dû à notre fonctionnement démocratique qui laisse un groupe décisionnaire issu du même milieu isolé du reste de la population. Cela les entraîne donc à être déconnecté de certaines réalités objectives et à ne pas écouter d'autres avis que le leur. En d'autre terme, leur isolation du reste de la population leur fait croire qu'il n'est même pas utile d'écouter ce que le peuple a à dire. Ils ont forcément raison et les autres n'y connaissent rien ou ne comprennent rien (difficile aussi de comprendre lorsqu'on ne nous explique pas clairement les choses). On peut évidemment retrouver ce type de logique et de comportement dans d'autres groupes sociaux. Mais pour une entité qui prend des décisions pour l'ensemble c'est problématique, surtout dans un contexte tendu.
Un membre du gouvernement a même osé dire récemment que mettre en cause l'état était dangereux pour la démocratie. Pourtant ce principe de remise en cause est bien un des fondements de la démocratie qui nécessite échange de points de vue et liberté d'expression. Mais là encore il doit s'être convaincu de bien faire, et c'est bien là le problème. A ne pas vouloir être remis en cause on a tendance à n'entendre que le même son de cloche au risque de se tromper. Là encore, se tromper lorsque l'on prend des décisions pour l'ensemble porte à conséquence comme on vient de le voir avec le cas de Tony Blair. Reconnaissons toutefois qu'il est certain que nos gouvernants ne souhaitaient pas ces attentats.
Pour en revenir aux attentats, ajoutons qu'ils peuvent être aussi un moyen de racketter des multinationales qui font du commerce sur leurs territoires et qui seraient réticentes à payer. Là encore les groupes terroristes se justifient de ce type de racket à cause d'un pillage de leurs ressources ou encore d'une mauvaise répartitions des revenus liés à l'extraction de ces mêmes ressources. Lors de l'attaque de Charlie Hebdo un des terroristes était affilié à Al Qaeda Yemen, pays où une entreprise pétrolière française fait son commerce et qui avait vu la zone où elle opère subir des troubles et une certaine restructuration. La relation de racket ici n'est peut-être pas forcée, mais l'on sait maintenant que les attentats dans les décennies précédentes étaient, en plus de revendications politiques, du racket d'état pour soutenir la « cause » (multinationales et états travaillant main dans la main). Nous avons aussi les exemples liés aux enlèvements contre rançons qui ont sévit il y a un peu plus d'une dizaine d'année. Le problème est bien sûr complexe et d'autres facteurs rentrent en ligne de compte. Mais il n'existe aucune motivation religieuse derrière ces agissements, juste des conflits d'intérêts et des revendications politiques.
On voit encore ici, que comme pour les décisions liées à la politique migratoire de notre pays, la communauté musulmane française n'y est pour rien dans les décisions prises par nos gouvernements en ce qui concerne nos interventions au Moyen Orient. C'est encore se tromper de cible que de les mettre en cause, ils n'y peuvent rien et n'ont aucun pouvoir de décision sur ces sujets. On imagine bien que MMLP ne manquera pas d'informer ces électeurs sur ce point.
Donc Daech sait très bien qu'en faisant des attentats, nombre de personnes vont avoir des ressentiments négatifs envers l'ensemble de la communauté musulmane, dans un sens c'est là encore humain et compréhensible. Cela demande donc de garder son sang froid pour ne pas tomber dans ce piège qu'ils nous tendent. Tous ceux qui appellent à combattre l'islam ne pouvaient donc pas mieux les aider en tombant dans ce piège les pieds joints.
Prendre les armes reste du ressort des forces de l'ordre qui sont formés pour cibler les bonnes personnes
Alors qui saura distinguer les bonnes cibles vers qui partir au combat ? Même la police et les services de renseignement ont prononcé des peines pour moins de 10 % de ceux qu'ils ont perquisitionnés depuis l'état d'urgence, donc s'en sont pris à plus de 90 % d'innocents. Sans compter que seules 6 personnes sur les 3000 perquisitions effectuées ont donnés lieu à des procédures judiciaires pour le chef d'accusation d'association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, soit 0,2 % (notons que ces perquisitions ont tout de même permis de récolter des renseignements). Ce qui montre bien la difficulté de faire la différence entre un suspect et un véritable coupable, même pour des personnes dont c'est le métier.
Pourtant c'est bien le métier de la police et des services de renseignement de faire la chasse aux terroristes dans notre pays. Ceux qui sont « prêts au combat » croient-ils vraiment qu'ils sauront mieux faire que les forces de l'ordre qui ont reçu l'instruction et les moyens nécessaires pour accomplir leur mission ? Bien sûr que non, et faire la chasse aux terroristes devrait rester du ressort des forces de l'ordre. Donc si quelqu'un souhaite prendre les armes il semble préférable qu'il rejoigne les forces de police ou l'armée.
Notons tout de même que le harcèlement policier dont font preuve les musulmans, et qui s'est accentué sous l'état d'urgence, n'aide pas à donner une bonne image des forces de l'ordre, du gouvernement et donc de la France à la communauté musulmane (problème bien connu des jeunes de banlieu, bien que souvent ignoré par le reste de la population). Il est même notoire que certaines unités sont ouvertement racistes et contiennent des éléments n'hésitant pas à revendiquer leur volonté de « casser de l'arabe ». Ceux qui sont contre ne pouvant intervenir au risque de se voir rejeter de leur propre groupe. Daech doit se réjouir de voir certains membres des forces de l'ordre pousser les musulmans à rejoindre leur « cause ». Les plus hauts gradés ont-ils conscience de cet état de fait ?
Répondre à un appel de partir au combat ne fera que cibler des innocents
Donc s'il est certains que ceux qui seront prêts à partir au combat ne feront plus de mal qu'autre chose en s'attaquant à une communauté qui ne peut être tenu responsable de la situation ; que va-t-il se passer ? La communauté musulmane française va vouloir se venger de ces injustices supplémentaires, et c'est malheureusement humain et compréhensible (Daech l'a prévu comme on l'a vu). On risque donc d'aboutir à une spirale de violence et qui sait ce qu'il adviendra et quand elle s'arrêtera.
Alors on s'imagine bien que MMLP ne prévoyait pas ce genre de réactions de la part de ses partisans. Qu'elle ne cherchait pas à se faire de la publicité au détriment de la sécurité de la France et des français. Qu'elle ne cherchait pas à aider Daech dans ces objectifs, mais qu'elle appelait à mettre de côté nos griefs dans le but de rester uni face à l'adversité.
Parce que les musulmans français sont les premiers à vouloir contrer ces fanatiques qui salissent leur image et leur réputation, ils ont donc le même objectif que les français de souche.
Alors on s'imagine bien qu'elle ne souhaite pas voir les français tomber dans un affrontement communautaire qui engendre peur, souffrance, haine, violence et meurtres envers des innocents. Un affrontement communautaire qui risquerait de laisser encore plus de ressentis et de tensions entre les différentes communautés qui composent notre pays. Car dans un affrontement communautaire ce sont toutes les communautés qui sont touchées.
Donc on ne doute pas une seconde qu'elle était bien consciente de cet état de fait. Parce que si ce n'était pas le cas MMLP ne serait qu'une irresponsable qui risquerait de tomber sous le coup de trouble à l'ordre public, en rien une responsable politique. Gageons que ces partisans ont certainement mal compris son appel.
Sachons garder notre sang froid et ne tombons sous le coup de l'émotion
Il est vrai que nous ne sommes pas aidés à garder notre sang froid, et plusieurs facteurs qui aggravent un ressenti négatif envers la communauté musulmane pourraient rentrer en ligne de compte :
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Les attentats bien sûr
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Le contexte géopolitique et les guerres au Moyen Orient qui nous a montré depuis des années les musulmans comme des barbares à cause d'une propagande subjective
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Le contexte économique difficile qui favorise la recherche de bouc émissaires
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La frustration liée à une intégration mal préparée et aux questions de politiques migratoire que personne ne souhaite changer
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Certains politiques qui jouent à fond sur l'émotion pour de basses raisons électorales ou encore pour cacher leur incapacité à gouverner et assurer les fonctions régaliennes de l'état
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Certains médias, qui pour faire de l'audimat, jouent aussi à fond sur l'émotion et nous privent d'une objectivité nécessaire (nous montrent-ils en boucle sur plusieurs jours les nombreux attentats qui ont lieu dans les pays musulmans et qui ont touché bien plus de personnes que par chez nous ?)
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Une bien-pensance naïve et superficielle qui fait plus de mal que de bien (les sciences sociales ont montré que répéter inlassablement que « le racisme c'est mal » sans aller au fond des choses tend à augmenter le ressenti raciste des individus prédisposés au lieu de le baisser)
On voit une fois de plus que tous ces facteurs ne sont pas la responsabilité de la communauté musulmane française.
De plus, si l'on garde la tête froide et remettons les choses en perspective il n'y a pas de quoi céder à la panique. Déjà il faut savoir que l'on a plus de chance de mourir en France d'un accident de voiture que lors d'un attentat terroriste. Que depuis le 11 septembre 2001 il y a plus de mort aux USA commis par des attentats terroristes liés à l'extrême droite que par des groupes tels que Daech (50 tués contre 254 pour ce type de milices), ou encore plus de morts provoqués par la foudre. Que nous ne sommes pas encore en guerre civile et que l'on a tout intérêt à ne pas en prendre le chemin. Que dans tout groupe social ou communauté il y a eu, il y a et il y aura des individus extrémistes et que l'on ne pourra rien y changer. Mais, au risque de me répéter, que les musulmans sont les premiers à vouloir contrer Daech malgré ce que certains pourraient penser.
Une estimation du nombre de terroristes potentiels dans notre pays remet d'ailleurs les choses en perspective. Elle montre que contrairement à ce que l'on pourrait penser il y a moins de 1 % de terroristes potentiels dans la communauté musulmane en France (0,014 % selon cet article).
Il est donc normal de trouver au sein de la communauté musulmane une minorité d'extrémistes ou encore de fanatiques prêt à passer à l'acte, mais encore faut-il savoir qui. Toutefois, comme l'on parle souvent dans les médias de ce qui ne va pas, il est humain de voir plus d'extrémistes que de raison dans les groupes sociaux différents du nôtre, là encore un problème bien connu des sciences sociales. Pareillement, on peut aussi trouver au sein de la communauté française de souche une minorité d'extrémistes prêt à en découdre avec tout ce qui ne leur ressemble pas pour des raisons absurdes (à l'image des tweets qui font écho à ceux de MMLP).
Et si nous sommes en guerre contre Daech, nous ne sommes pas dans un contexte de guerre réelle dans notre pays.
Nous ne nous réveillons pas au son de mitrailleuses ou de bombardement. Nous ne souffrons pas de la faim par manque d'approvisionnement. Nous ne risquons pas de prendre une balle perdue en sortant de chez nous. Nous ne risquons pas d'être torturé ou violé par « jeux » même en restant chez nous. Sans compter que bien peu d'entre nous connaissent le prix du sang et ce qu'il peut engendrer. Nous ne connaissons pas ce genre de peur, de traumas ou de manques, et heureusement. C'est pourtant la réalité de nombreux pays africains et bien sûr de pays au Moyen Orient et ailleurs. Une fois de plus sachons faire la part des choses, voire même sachons faire preuve de pudeur envers tous ceux qui connaissent ce genre de situation de par le monde.
On voit donc au travers de cet article que ce n'est pas la communauté musulmane française ou encore l'islam qui est en cause, mais bien plus les objectifs politiques de notre gouvernement et tout un contexte géopolitique, économique et médiatique. La question est donc de savoir si nos politiques sauront se remettre en cause d'une manière ou d'une autre, ou bien s'ils opteront pour de plus en plus de répressions illégitimes, à l'intérieur comme à l'extérieur de notre pays, jusqu'à ce que les choses finissent par dégénérer.
Pour le reste et si nous voulons vraiment contrer les terroristes à notre niveau, rien de nous interdit de rester calme et de ne pas tomber sous le coup de l'émotion qui nous pousse à ressentir et à attiser de la haine envers l'autre. Rien de nous interdit de remettre les choses en perspective et de ne pas chercher à faire justice soi-même étant donné la difficulté à déterminer qui peut être un terroriste ou non.
En d'autres termes, s'il semble que si nous sommes tous d'accord sur le fait d'être ferme envers les terroristes, il ne s'agit pas non plus de faire n'importe quoi et de perdre nos nerfs en commettant nous même des actes illégitimes qui ne serviront qu'à aider Daech. Donc à chacun de choisir son camp en toute connaissance de cause : ceux qui veulent réellement contrer Daech ou ceux qui veulent assouvir leurs instincts les plus bas et les aider.
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