• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Jeussey de Sourcesûre

sur Ces « Bandits manchots » ne produisent rien… ne servent objectivement à rien !


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 13 août 2016 13:42

@Alren

Ce que faisaient nos ancêtres romains ou chasseurs gerriers ne détermine pas nos comportements sociaux.

« Les sociétés humaines présentent un phénomène nouveau, qui consiste en ce que certaines manières d’agir sont imposées ou du moins proposées du dehors à l’individu et se surajoutent à sa nature propre, tel est le caractère des institutions. » Durkheim

L’être humain est un être biologique. Il appartient à une espèce naturelle. En tant que membre d’une espèce naturelle, il a des caractéristiques psychophysiologiques irréductibles. Par « nature », on peut entendre toutes ces caractéristiques que nous possédons du simple fait de notre appartenance à une espèce déterminée. Elle serait à la fois innée et biologique.

Cependant, le propre de tout organisme vivant est de se développer et tout développement est le produit d’une interaction entre un état donné et un environnement. Notre nature serait donc non seulement ce qui nous est donné au départ, mais aussi ce qui est acquis au cours d’un développement considéré comme normal pour l’espèce.

Mais qu’est-ce qu’un développement normal pour un être humain ?

Tous les actes, tous les événements, même les plus élémentaires et les plus « naturels » de l’être humain, comme naître, se nourrir, dormir, mourir... sont toujours accompagnés de rites, de cérémonies, de règles et de choix non biologiquement déterminés. Par exemple, il faut manger pour vivre : c’est un déterminisme biologique. Mais ce que l’on mange, la façon dont on le mange, l’horaire des repas etc. dépendent pour l’essentiel des habitudes et des traditions de la société à laquelle l’individu appartient.

Les institutions, comme faits de culture, se « surajoutent » à notre nature. Ainsi, il est de la nature humaine de développer des cultures.

La culture est d’abord l’appropriation de la nature par le travail sur la base duquel s’édifient les rapports sociaux et les représentations idéologiques. C’est l’instauration d’un ordre nouveau qui se superpose, ou plutôt, qui se mêle à l’ordre naturel et qui fait que les êtres humains, dans leur développement et dans leurs activités, ne sont jamais strictement limités par leur nature biologique, instaurant ainsi la distinction entre le naturel (ordre nécessaire) et le culturel (ordre conventionnel).

• Ce qui est naturel relève de lois nécessaires et est universel.

• Ce qui est culturel relève de normes conventionnelles et est relatif.

L’être humain est dépourvu de toute adaptation spéciale instinctive. L’homme peut même dépasser son cadre spatio-temporel actuel en se représentant des situations et des interventions seulement possibles.

L’être humain conserve toute sa vie la souplesse et la curiosité caractéristiques des individus jeunes des autres espèces de singes. Il a une "aptitude à la juvénilité". La sclérose du comportement ne frappe les êtres humains que tardivement, et c’est une maladie (la sénilité). L’être humain garde théoriquement toute sa vie sa créativité

En l’absence de structures instinctives fixes, l’être humain perd la garantie de se développer humainement. Il a constitutionnellement une possibilité de se perdre. Seul l’être humain, parmi les animaux, a cette possibilité "de devenir imbécile", c’est-à-dire de régresser plus bas que nature.

La déficience des instincts est particulièrement sensible en ce qui concerne les relations entre congénères. La raison qui supplée à l’instinct instaure dans toute société trois constantes :

1. L’exigence de la règle : Les normes varient d’une société à une autre, mais toute société possède des normes qui règlent le comportement réciproque des individus. C’est une façon de lutter contre l’arbitraire pur des rapport de force.

2. Le vœu de réciprocité : Pour que le groupe fonctionne, il faut que ses membres puissent s’attendre à ce que chacun se conforme aux droits et aux devoirs qui lui reviennent conformément à son statut. Autrement dit, personne ne devrait pouvoir se soustraire à la règle commune.

3. Le mouvement oblatif : Dans toute société, il se pratique des échanges de dons qui sont une façon de s’engager envers autrui et de lier autrui à soi.

Les cultures varient et elles évoluent. Mais rien ne permet de supposer que telle ou telle forme culturelle serait préférable à telle autre, et encore moins que les formes culturelles actuelles seraient le résultat d’un progrès de la civilisation. L’ethnocentrisme consiste à prendre sa propre culture comme référence et la décréter supérieure aux autres.

L’être humain comme être biologique n’est qu’un potentiel. Il n’y a pas de nature humaine préétablie qui pourrait se révéler à l’état pur chez l’être humain isolé de ses semblables. L’hypothétique « état de nature » des théoriciens du contrat social est une fiction. L’être humain qui ne s’élève pas à l’étage de la culture s’abaisse en dessous de sa condition. La culture se transmet par éducation et suppose la communication entre les individus (le langage).

Cependant, il n’y a pas une mais plusieurs cultures. Cette diversité culturelle est une richesse mais aussi un défi.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès