Bonjour,
merci pour cet article !
Pendant que j’y pense, vous reprenez une erreur qui est faite par Aymeric Caron dans son livre : "De l’éthique animale découlent deux grands courants : le
conséquentialisme et le déontologisme, c’est-à-dire d’un côté ceux qui
luttent pour l’amélioration du bien-être animal et de l’autre ceux qui
réclament la fin pure et simple de l’exploitation des animaux (cf. Antispéciste pp.151-161). Parmi les premiers on trouve les welfaristes ; les autres sont abolitionnistes.«
En fait, il s’agit d’une schématisation fausse ; de nombreux utilitaristes sont abolitionnistes (c’est mon cas), et ça ne m’étonnerait pas que des déontologistes soient parfois welfaristes.
Par ailleurs, je trouve important de dissocier question animale (et antispécisme !) et écologie : la première se préoccupe de prendre en compte les intérêts des individus sentients (sensibles, qui éprouvent sensations et émotions) et la seconde de leur environnement. Les deux sont liées, bien sûr, mais pas toujours de façon simple. Surtout, les animaux ne sont pas à prendre comme des »éléments naturels« ou des »éléments de l’environnement« , comme nous le répète l’idéologie spéciste, mais bien comme des individus à part entière, existant pour eux-mêmes et par eux-mêmes. La »défense de la nature« procède d’un autre type de questionnment que directement éthique, et devrait être à la défense des animaux ce qu’est la »défense de la culture (ou de la société)" à la défense des droits humains. Une conséquence, mais pas la même chose, et encore moins quelque chose de premier, de plus important.
Depuis 1991 existe en France une revue théorique et militante excellente, les Cahiers antispécistes (http://cahiers-antispecistes.org) qui a publié de très nombreux textes fondamentaux sur le spécisme, sur l’égalité animale, sur la distinction d’avec l’écologie, etc. Je renvoie les lecteurs/trices à ce site, qui est une mine d’informations et de réflexions.