Bonjour Isa,
D’abord merci à Céline pour sa réponse.
Effectivement, la mort aujourd’hui est totalement éloignée de notre univers. Je me rappelle que, lors du décès d’une amie, en voulant lui dire un dernier adieu, je m’étais rendue à la maison de ses parents. La ville de Montpellier interdisait aux familles de « garder » ses morts, ne serait-ce que pour les veiller. Les morts étaient transportés d’office dans un endroit totalement déshumanisé : une hôtesse à l’accueil donnait le numéro de la chambre mortuaire. Arrivée devant la porte, j’ai stupidement frappé. Je dis stupidement car aucune réponse n’est arrivée : normal, il n’y avait personne près du corps. Personne non plus pour partager la douleur, la peine. Chacun venait et s’en repartait aussitôt.
Je me rappelais que « mes morts » comme vous dites, je les avais toujours accompagnés car ils restaient à la maison jusqu’au jour de l’enterrement. Car tous ceux qui venaient pour le partage restaient un moment. Je me rappelle mes enfants qui tournaient autour du cercueil de mon oncle et qui commentaient la qualité des poignées (en or disaient-ils). Comment ne pas sourire ?
Et puis, il est vrai que j’ai aussi l’expérience d’un asez long coma avec des éclairs de lucidité. Que je me rappelle très bien l’état dans lequel on se trouve alors et que je n’ai pas peur du tout de la mort. Sauf, effectivement, de la peine que peuvent ressentir ceux que nous aimons.