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Commentaire de TicTac

sur Burkini : la dernière bataille perdue de la drôle de guerre


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TicTac TicTac 31 août 2016 18:10

Les musulmans ne se sentent rejetés que depuis que le débat sur le voile est apparu.

Avant, le voile (ne parlons même pas du burkini) ne posait pas question et il était particulièrement rare.
Il était d’ailleurs le fait de femmes âgées, dont la culture et les habitudes étaient ancrées depuis si longtemps qu’il était difficile de leur en porter grief.

Aujourd’hui, le coin qu’enfoncent les fondamentalistes dans la république (et plus généralement dans la société occidentale), c’est ce détail vestimentaire.
Il est évident que personne de normalement intelligent ne peut considérer un voile comme agressif. C’est donc cet angle là qui est utilisé intelligemment par ces transformateurs de la laïcité : faire de ce débat quelque chose de tellement con que tout un chacun considérera, finalement, que subir des attentats pour lutter contre un bout de tissu n’est pas très sain.
Et ils ont raison !
Sauf que tout ceci est artifice.
Artifice parce que chacun d’entre nous voit la transformation de notre société.
Elle est insidieuse et perverse.
Elle est faite de petits riens insignifiants mais révélateurs.
Demain, la mère de famille accompagnée de son adolescente de fille court vêtue ou en bikini sera gênée face à une femme voilée ou en burkini.
Aujourd’hui, déjà, les situations se multiplient où nous sommes gênés par des attitudes ou des fringues que nous portons dans certains quartiers.
Nos discours ont changé, nos habitudes changent, nos références changent.
Les abattoirs préfèrent économiser en ne faisant qu’une seule chaîne d’abattage pour faire du halal.
Il y a des endroits où si vous ne voulez pas manger halal, vous ne mangez pas.
Des écoles cèdent en mettant des menus halal au lieu de simples menus de substitution.

Alors bien sûr qu’il faut respecter les croyances de chacun.
Mais sans déconner, mes convictions religieuses à moi, elles n’empiètent pas à ce point sur l’espace de vie et de pensée de mon voisin.
Et c’est ça qui est pervers et gênant.
C’est ça que je refuse.
Quelle sera la limite de ces revendications ?
Jusqu’à quel point piétineront-elles notre espace de vie et de pensée ?
La guerre n’est pas que celle du terrorisme.
C’est aussi la guerre des idées, de la pensée rétrograde, de la liberté de tous et du respect de la femme, de la plénitude de son expression, qu’elle soit verbale ou vestimentaire.
Je ne compte plus les exemples du quotidien où nous renonçons collectivement, de peur de heurter, de froisser ou de provoquer.
Quelques semaines avant l’aïd, des moutons fleurissent sur les espaces verts des cités.
La police ne bouge pas. Pourtant, ces moutons seront égorgés dans des jardins, des baignoires ou ailleurs, dans l’irrespect le plus complet des lois de la république (et de la plus élémentaire hygiène).
Peur de quoi ? D’une manifestation ? De violences contre les policiers ?

Il y a quelques années, j’avais un bureau qui donnait sur un jardin privé.
Mon successeur m’a dit que cette année, une quinzaine de moutons ont été entassés dans un abri de jardin en attendant le fil du couteau.
Le sacrifice a été fait, comme je l’avais constaté moi-même auparavant, dans le jardin, sur une table.
La police a constaté. Et puis c’est tout.

Pas très loin, un commerçant a été contraint de déménager son commerce dans une autre ville.
Parce qu’il a reçu des menaces à peine voilées sur le fait qu’il n’allait pas assez souvent à la mosquée, parce qu’il s’était marié à une « blanche » (je vous laisse imaginer le qualificatif utilisé).
Dans certains quartiers de Roubaix, vous roulez tant bien que mal, naviguant entre les attroupements autour de voitures arrêtées au milieu de la rue, n’osant pas klaxonner pour qu’on vous laisse le passage.
N’imaginez pas vous arrêter pour faire des emplettes dans l’un de ces commerces, vous n’êtes pas le bienvenu.

Alors on me dit que l’islam n’est pas le problème.
Je dis moi que l’islam n’était pas un problème dans les années 60, 70, 80.
Il l’est devenu depuis grosso modo les années 90, poussant sur tout terreau que nos politiciens auront bien voulu poser ici et là.
Les jeunes qui devraient être occidentalisés retournent aux sources en allant bien plus loin que leurs aînés le leur ont appris.
Pourquoi ?
Le chômage n’explique pas tout. La part conquérante de l’islam, oui, excitée par nos constants renoncements et aussi nos erreurs (que de guerres idiotes depuis 2001 !).

Je sens venir la guerre civile.
Nous avons nous aussi des barrés, qui se revendiqueront de la religion catholique ou même de cette nouvelle religion extrémiste qu’est devenue la laïcité forcenée de certains.
Un jour tous ceux-là se rentreront dans le chou.
Bref, j’ai mal à ma république, j’ai mal à mon bien-être, à mon confort et à ma sérénité.

Libre à vous de considérer que le voile, la burka ou le burkini ne sont pas si importants que cela.
Mais si vous voulez aller plus loin que le bout de votre nez, vous constaterez que les seuls problèmes liés à une religion en France et dans le monde sont des problèmes liés à l’islam, à ses revendications religieuses ou politiques.

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