@charlie
Classes moyennes, petites moyennes pour les habitants de lotissements,
moyennes supérieures pour ceux qui ont acquis les mas, les fermes et les
grosses maisons du bourg. Aucun ne travaille sur place bien sûr, le
balai quotidien des transports particuliers rend inhabitables toutes les
maisons des villages qui jouxtent la voie centrale, et les routes de
campagne s’animent au rythme des heures de bureau, des week-ends, et
puisqu’il s’agit du sud, des vacances.
... Donc des campagnes désertes la journée, et dont les boîtes de béton dur
se remplissent le soir, devant la télé. C’est un progrès immense , me
dit-on.
...Les nuiseux ont de l’argent, un peu, assez pour passer leurs caprices ;
acheter un cheval, parce qu’ils ont trois cents mètres carré d’herbe, ou
bien un pré plus loin, d’un quart d’hectare au plus ; le cheval passe
son temps contre la clôture pour regarder l’horizon, et puis, à
l’occasion d’un divorce ou de déboires financiers, on l’oublie et il
crève.
... Les nuiseux n’ont pas de parole mais ne disent jamais « non ». Ne pas
avoir de parole, pour ceux qui ne le sauraient pas, c’est ne pas honorer
les engagements que l’on a pris de vive voix. Pour combler cette
lâcheté, l’État a mis en place tout un tas de paperasseries qui cachent,
en petit, une multitude de tracasseries. Mais comme bien souvent cela
ne suffit pas, les tribunaux sont pleins de réclamations, de demandes de
recours, pas toujours suivis d’effets. Notre existence est encombrée de
ces tracas, non seulement cela vole du temps au calme mais provoque des
réactions qui se retournent contre soi ( cancer, suicide,
dépression...), quand on est faible, ou contre le premier qui passe,
quand on est fort ( insultes, dégradations, calomnies,etc.) ! Dans le
domaine public, dans le domaine privé ou professionnel, cette manière de
ne pas faire est devenue une règle officielle de non-savoir vivre.
et ainsi de suite !
Mon petit monsieur, vous n’êtes pas un nuiseux comme nous autres, vous êtes un nuisible.