Cela commence par une affirmation totalement gratuite selon laquelle « ceux qui sont opposés à son interdiction jubilent. » Le Conseil d’Etat ne jubile pas du tout ni les autres juges obligés de s’en tenir au droit. Les défenseurs des libertés ne jubilent pas ; ils ont conscience que cela n’est qu’une étape et qu’on doit défendre la laïcité et la république.
Deuxième point : « même les partisans de l’acceptation du port du burkini doivent reconnaître que toutes ne le font pas volontairement. » D’abord, c’est quoi« volontairement » ? Moi, je ne vais pas travailler de façon totalement volontaire. Ces femmes obéissent aux préceptes de leur religion ou aux principes actuels tirés d’interprétation des lois de leur religion. En France, personne n’obéit non plus façon de manière spontanée et volontaire aux lois de la république : on obéit même aux plus idiotes ! Donc, cela ne permet pas d’interdire une liberté.
Enfin, la conclusion très idéologique et stigmatisante vaut son pesant d’or. C’est une conclusion qui commet l’aveu de l’impéritie des arguments développés. Quand on est sûr de son bon droit, on n’injurie pas.
Bref, ni convaincant ni concluant. On ferait mieux de trouver un accord commun sur ce qui nous rassemble : la défense de nos valeurs sûres et des droits des femmes (mais pas contre elles), quelles qu’elles soient, même si elles ne sont pas des Elisabeth Badinter.