C’est étrange, l’auteur parle de « déni de réalité », d’« idéologie » et de manichéisme, mais dans sa bouche ces expressions ne semblent s’appliquer qu’au camp d’en face (la gauche, à supposer que la dichotomie gauche/droite ait encore un sens).
Sur le déni de réalité, le capitalisme n’a jamais été aussi hégémonique et dominant dans le monde, mais visiblement, selon l’auteur, les problèmes que nous connaissons ne sont pas dus à un trop-plein de capitalisme, mais au contraire à un manque de capitalisme.
Eu égard aux problèmes en question, qui ne sont jamais que l’agonie de la biosphère (au point que notre survie en tant qu’espèce est engagée) ; l’indicible fossé entre ceux qui ont tout et ceux qui n’ont rien (au point que celui-ci n’est même plus scandaleux, mais juste absurde) ; le mensonge et la corruption généralisée de toutes les sphères de pouvoir (politique, économique, judiciaire, médiatique etc.) ; ainsi que le surarmement de l’humanité au point que celle-ci a 1000 fois la puissance nécessaire pour faire péter la planète ; je m’étonne pour ma part que l’auteur s’étonne qu’il existe des gens pour remettre en question le système dans lequel nous vivons...
Le plus drôle, ou le plus dérisoire, c’est que tout en fustigeant les idéologies, l’auteur ne semble même pas se rendre compte qu’il est lui-même adepte d’une idéologie. Une idéologie tellement dominante dans les faits qu’elle en est devenue un véritable paradigme imprègnant la quasi-totalité de l’humanité (il faut noter quelques exceptions, comme les Pygmées ou les Papous), à un point tel que l’on ne se rend même plus compte de sa présence, comme le poisson qui n’a pas conscience de l’eau dans laquelle il baigne. Cela me rappelle une histoire de paille et de poutre vieille de 2000 ans...