Les atterrants « économistes » atterrés et leurs infatigables thuriféraires
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Le Lyssenkisme a-t-il un avenir en France ?
Les négationnistes qui ruinent la science économique (référence à un article paru le 2 septembre dans le journal le Point)
Référence à un ouvrage sortant le 7 septembre chez Flammarion
"le négationnisme ou comment s'en débarrasser" de Pierre Cahuc et André Zylberberg
Le négationnisme (le refus de la réalité) ne concerne pas seulement en France les chambres à gaz, la Shoa ou plus récemment les attentats islamistes perpétrés aux USA ou en France mais plus largement toutes ces pseudo-sciences et contre-cultures véhiculées par une certaine gauche (parfois extrême) qui tord le cou à la réalité et masque les faits tout comme cela était pratiqué à la grande époque de l'URSS sous Staline et Lyssenko (quand il s'agissait par exemple de monter de toute pièce contre-culture et sciences socialistes).
Extraits de ce livre écrit par Pierre Cahuc et André Zylberberg (professeur d'économie du travail à l'université de Paris I pour le premier et André Zylberberg, directeur de recherche au CNRS, et professeur l'économie pour le second), deux éminents professeurs de la Sorbonne, figures d'une gauche qui n'a plus peur de s'opposer aux négationnistes de son camp.
L'intervention de l'Etat
Les patrons qui réclament à cor et à cri une politique industrielle de soutien à leur secteur en prennent pour leur grade. Nul besoin de subventionner, par exemple, les fameux pôles de compétitivité : les études menées sur le sujet montrent que les entreprises se regroupent très bien spontanément toutes seules pour bénéficier d'effets d'agglomération, affirment les auteurs. Quant à « l'intervention publique pour favoriser l'accès au crédit » - on pense immédiatement à la Banque publique d'investissement de François Hollande -, elle « a eu tendance à faire survivre quelques canards boiteux sans améliorer la condition des entreprises prometteuses », enseigne par exemple une expérience réalisée en Allemagne. De quoi sérieusement écorner la stratégie présidentielle d'Arnaud Montebourg fondée sur le réarmement industriel grâce au crédit orienté par l'État.
Les 35 heures qui n'ont pas créé d'emplois
À coups de descriptions d'expériences économiques scientifiques, Pierre Cahuc et André Zylberberg dénoncent ainsi nombre d'idées reçues, complaisamment relayées par les journalistes guidés par leur souci d'équilibrer leurs articles entre tous les points de vue. Des nuisances supposées de la finance aux bénéfices du partage du travail, nombre d'affirmations portées par les Économistes atterrés sont passées à la moulinette.
Non, réduire le temps de travail ne crée pas d'emplois et cette vérité ne souffre aucune contestation, affirment Pierre Cahuc et André Zylberberg en se fondant sur une expérience allemande et sur l'exception de l'Alsace-Moselle lors de l'adoption des lois Aubry. Non, la fin du travail n'est pas non plus pour demain, malgré l'invasion des robots et des algorithmes. Non, la finance n'est pas toujours et partout l'ennemi, comme l'avait déclaré un certain candidat à l'élection de 2012, même si elle doit être correctement régulée.
Les Économistes atterrés, c'est Lyssenko sans le communisme !
Les figures de proue du mouvement, Philippe Askhénazy, Thomas Coutrot ou encore Henri Sterdyniak, sont renvoyées au rang de faux savants, au même titre que le Soviétique Lyssenko qui avait nié la génétique occidentale sous Staline, au nom du communisme. Rien de moins.
« Ils dénoncent une science économique orthodoxe, au service du (néo, ultra ou ordo) libéralisme, idéologie dominante contemporaine. Cette science ne sert qu'à servir les intérêts de la classe dominante, composée, selon la circonstance, des banquiers, des grands patrons, des traders, des 1 % les plus riches. (…) Ce discours est un parfait exemple de négationnisme scientifique. (…) Pourtant, s'ils avaient consulté ne serait-ce qu'une partie de la multitude de travaux publiés dans les revues les plus réputées, ils auraient constaté que le sort des plus démunis est une des préoccupations majeures de la science économique.
Pourquoi en France certaines personnes cultivées enfourchent-elles ces vieux canassons idéologiques ?
La question mérite d'être posée à la lecture et à l'écoute de ces littératures prétendument révolutionnaires (niant simplement la réalité), pourquoi ces individus plutôt instruits, pourquoi ces personnes sont-elles incapables de sortir de certains schémas mentaux adolescents ? (quand il leur fallait systématiquement séparer le monde entre bons et méchants, indiens contre Cow Boys)
Pourquoi les bouleversements du monde depuis 30 ans (la globalisation, l'Internet, l'émergence de nouveaux empires) ne produisent-ils aucun effet (apparent) ou prise de conscience dans ces cerveaux ?
La raison principale de cet arrêt de la raison pourrait être psychologique
La zone de confort
En coaching (accompagnement vers le changement) on utilise souvent ce concept de zone de confort que nous allons tenter ici de résumer.
En 2003, le pédagogue Tom Senninger a analysé ce phénomène, en se référant à 3 zones d’apprentissage que nous possédons tous. Les voici :
Les 3 zones mentales chez un humain
La zone de confort. C'est une zone dans laquelle nous ne ressentons aucune peur. Le reste est inférieur à nos connaissances de la vie et à notre façon de vivre. Rien ne nous effraye et tout nous paraît simple, facile et agréable.
La zone d’apprentissage. Bien que nous connaissions peu cette zone, l’expérience nous permet petit à petit de la surmonter. Il s’agit de petits challenges de la vie que nous affrontons jour après jour.
La zone de panique. Personne n’aime cette zone, car ce sont la peur, le manque de confiance, le risque, l’incertitude et le danger qui nous y accompagnent…
De nombreuses personnes ne savent pas, ne peuvent pas, ne veulent pas sortir de leur zone de confort
Cette zone de confort idéologique s'est créée en général à l'adolescence (au lycée typiquement) et pour en sortir il y a un triple coût à assumer
a) un coût social : quand on a bâti une partie de sa vie sur le don de soi, le militantisme, la volonté de démasquer un (pseudo) ennemi de classe, tourner le dos à ses idéaux (de jeunesse) à son réseau d'amis, de pairs, de collègues est très difficile long et coûteux (socialement)
b) un coût psychologique : les convictions sont comme des habits que certains aiment à revêtir : elles protègent, elles parent, elles rassurent. Quitter ces habits anciens pour (progressivement en général) en revêtir de nouveaux suppose qu'on soit au clair avec sa vie, ses buts, ses aspirations profondes. Ouvrir les yeux sur le réel, chasser les idéologies pour repeindre la société autrement qu'en noir et blanc suppose qu'on soit capable de changer, d'évoluer, d'être ouvert sur la réalité (forcément différente des dogmes et idéologies)
c) un coût d'apparat (changer d'habit et d'apparence) : il n'y a que le premier pas qui coute en tout domaine (y compris en matière politique) mais quand on a décidé de se positionner dans le camp des "damnés de la terre" (le conducteur de TGV en faisant partie), de la classe ouvrières ou plus largement des faibles contre les forts, prendre conscience que tout pourrait avoir changé autour de soi, que la Gauche et le socialisme pourraient être devenus réactionnaires et conservateurs, tout cela est difficile à entendre (et encore plus à admettre).
Le coût de nos idéologies en France est très élevé
Les Français ont fait la révolution en 1789, ils ont pu guider certains peuples vers leur libération, ils ont pu représenter un idéal social et politique mais admettre que la roue ait tourné, que les idéaux et les stars d'autrefois (Jaurès ou Louise Michel) peuvent ne plus être d'aucune aide pour le nouveau siècle, cela est difficile (mais indispensable) si nous voulons tous participer au maintien de notre pays comme une nation vivante et capable d'innover, d'inventer avec les autres peuples.
Le monde social, financier et économique n'est pas binaire
En rester à l'opposition primaire des bons (à gauche avec le peuple) et les méchants (à droite avec les "exploiteurs" et l'argent roi) c'est se condamner à ne pas regarder le monde réel, à vivre dans une bulle qui tôt ou tard éclatera (avec des dommages collatéraux nombreux, y compris pour ceux qu'on prétend soutenir).
L'expérience Hollande devrait convaincre de la fin du socialisme et de ses avatars
L'expérience Hollande pourrait au moins servir à déciller les yeux de certains :
le million d'emplois perdus au nom d'une idéologie bâtie au siècle dernier, les 5 années de surplace tendu du fait de l'apprentissage de notre capitaine de pédalo peuvent servir de leçon à la classe politique entière mais aussi aux électeurs :
rien ne sert de regarder l'histoire (qu'il faut évidemment connaître) dans un rétroviseur, les solutions d'autrefois peuvent être pires que les maux qu'elles prétendent panser.
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