L’aide sociale est souvent plus profitable que les salaires les plus bas
Le différentiel peut aller jusqu’à 34,4%
« 90 000 francs d’aide sociale par an : à ce prix, faut-il encore travailler ? » Avril dernier : Le Temps
dévoilait la situation matérielle d’une famille genevoise à l’aide
sociale (LT du 11.04. 2015). L’affaire provoquait l’ire de toutes les
nuances de la gauche, contestant aussitôt des chiffres qui portaient
l’estocade à la présomption d’indigence ; et la jubilation de la droite,
sifflant gaiement l’air du « je vous l’avais bien dit ». Le conseiller
d’Etat Mauro Poggia (MCG), chargé du Département de l’emploi, des
affaires sociales et de la santé, dénonçait, lui, le piège
compassionnel, avançant que l’aide sociale pouvait se montrer plus
attrayante que le travail. Il était rejoint une semaine plus tard par
son collègue socialiste vaudois Pierre-Yves Maillard qui entonnait le même refrain (LT du 16.04.2015) :
« Quand on explique en France le niveau de nos prestations d’aide
sociale, nos interlocuteurs se demandent pourquoi toute la Suisse n’est
pas à l’aide sociale ! » Et le ministre, que personne ne soupçonne d’avoir
le cœur à droite, expliquait les réformes entreprises dans son canton
pour éviter que l’aide sociale ne s’avère une trappe dont on ne puisse
s’extraire.