A JL Vous écrivez « J’ai tendance à penser que les psychopathes s’en sortent plutôt bien dans notre société de plus en plus dure, pas les borderlines ». Voici un propos qui pose un problème qui n’est pas des moindres. Il semblerait que les préoccupations de la conscience morale et de la vie émotionnelle soient largement épargnées aux (vrais) psychopathes. Question : jusqu’à quel point les conditions socio-historiques peuvent-elles ou non favoriser une certaine prééminence des psychopathies ? L’histoire du vingtième siècle n’aurait-elle pas encore beaucoup de choses à éclairer à ce propos ? Est-ce que cela aurait encore à voir avec la mythologie de la force d’hommes supérieurs imposant leur diktat par delà le bien et le mal ? Est-ce que des mythologies psychopatiques sont à l’origine de vagues de barbarie historiques ? Et ceux qui emboitent le pas, tous des ignorants ? Quelle illusion !

Ce que j’ai cru comprendre, par rapport à des personnalités vulnérables comme celle que l’on qualifie de « borderlines », mais qui en concerne aussi d’autres, tenues en situation de fragilité par le fait de différences au niveau psychologique et/ou cérébral, et même encore, bien d’autres, à n’en pas douter, qui se trouvent purement et simplement en proie à des difficultés d’ordre économique, familial, etc ; c’est, entre autres choses, qu’elles pouvaient bien se trouver exposées au péril de la manipulation psychopathique.

Qui n’aura pas déjà vu de pseudos bon samaritains abuser les personnes en difficultés ?

Ce qui est clair à mon avis, c’est que la société n’est pas psychopathique, mais pâtit du succès des psychopathes. Il faut certainement toujours y regarder de manière critique. Est-il erronné de considérer que les régimes totalitaires ont été ceux dans lesquels il n’aura pas été donné de limites à la psychopathie ?

De nos jours, il faut tout de même souhaiter bien du courage à ceux et celles qui ont opté pour des vocations d’aide et de soin. Bref, veiller, simplement pour que les tendances ne se traduisent pas en catastrophes