A l’auteur
Sans prétendre à l’exhaustivité, je vais tâcher de reprendre vos arguments point par point.
D’abord, je pense que c’est faire un mauvais procès aux opposants d’une interdiction du burkini que d’en faire des ultra-libertaires. Tout le monde, y compris bien des anarchistes, admet qu’il faut des règles communes dans une société. Encore faut-il que ces règles soient justifiées par de solides raisons. Tant qu’il n’a pas été prévu qu’une coutume nuit gravement à des personnes ou à la société, on ne doit pas l’interdire. Je crois que c’est un des principes de toute démocratie.
Ensuite, l’interdiction du burkini serait bien une stigmatisation des musulmans même si, comme vous le faites justement remarquer, la plupart des femmes musulmanes de notre pays ne seraient sans doute pas concernées par une telle interdiction. En effet, cette dernière ne concernerait qu’une seule religion (une version rigoriste de l’islam). Si l’on veut lutter contre tous les signes religieux dans l’espace public, alors il faut s’en prendre aussi aux juifs portant kippa, aux hassidim, mais aussi aux églises catholiques, dont les clochers et les cloches ne passent pas inaperçus. Mais une telle ferveur antireligieuse, digne de Ceausescu, serait-elle compatible avec la paix civile et avec les libertés démocratiques de notre pays ? On peut en douter....
La liberté des femmes est le troisième argument que vous mettez en avant. Il est possible que certaines femmes soient contraintes par la force à porter un habit dont elles ne veulent pas - de même que certaines femmes, dans des foyers non musulmans aussi, subissent des violences de la part de leur compagnon ou mari. Si on peut prouver ce genre de comportement, alors il faut évidemment les sanctionner, car ce sont des crimes. Mais si les femmes ont choisi de porter ce vêtement, alors il serait absurde de les contraindre par la force publique à s’habiller plus légèrement. Vous me direz que ce choix n’est pas vraiment libre, et qu’il résulte sans doute d’un conditionnement. C’est très possible. Mais alors, on pourrait dire la même chose de toute religion et même de tout comportement politique, dans la mesure où ils sont en grande partie le fruit d’une éducation. Peut-on dire qu’un catholique pratiquant est libre ? N’est-il pas « formaté » par son éducation à considérer les rites de notre Sainte Mère l’Église comme justes et bons ? La notion de liberté, on le voit, est difficile à définir... En tout cas, le « contrat social » auquel vous vous référez ne mentionne pas clairement le refus d’une certaine forme de religion, du moment que la loi est respectée.
Vous faites un parallèle entre les plages et l’école. Pour vous, l’argument consistant à dire que certaines femmes seraient interdites de plage à cause de l’interdiction du burkini n’est pas recevable, parce qu’il impliquerait logiquement qu’il faudrait admettre le port du voile à l’école, afin de ne pas priver certaines élèves de la possibilité d’accéder à l’enseignement public. Ce à quoi je réponds que l’interdiction des signes religieux pour les élèves de l’école publique n’était pas justifiée. La loi de 2004, à mon avis, est aussi peu raisonnable que ne le serait une interdiction du burkini.
28/09 12:43 - Jean
Cela a été dit dans de nombreux commentaires, les arguments de ceux qui sont « contre » (...)
25/09 19:59 - franc
@Khal - un Etat a parfaitement le droit d’intervenir dans les sectes et même a le devoir (...)
25/09 18:10 - Khal
Bonjour, Sur quelle base juridique voulez-vous interdire la Burkini ? On ne peut à la (...)
25/09 17:32 - franc
@nours77 Euh le Conseil d’Etat n’est pas parole d’Evangile ,et (...)
25/09 17:23 - franc
@Traroth je me permets de répondre à la place de l’auteur avec sa permission et mes (...)
25/09 16:42 - nours77
Encore... C est vrai que cela fait des articles avec pleins de vus et de commentaires, (...)
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