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Commentaire de VICTOR

sur Foire aux enfants en Belgique


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VICTOR Ayoli VICTOR 28 septembre 2016 08:45

@Autobaffé

Décidément, nos amis Belges sont « en avance » sur nous. Quel beau pays que le royaume, si accueillant à ces pauvres Français riches qui peuvent y planquer leur pognon. Mais ce n’est pas seulement en cela que la Belgique est « en avance ». C’est surtout sur les avancées considérables qu’elle a faites et continue de faire pour avoir des comptes sociaux équilibrés, pas comme ces salauds de Français. La solution est pourtant simple : les citoyens coûtent beaucoup d’argent à la Sécu au cours de leurs cinq dernières années. Et énormément de thunes lors de leurs derniers mois de vie. Il y a là une source d’économies conséquente que tout bon gestionnaire doit étudier, que tout « politique » responsable doit envisager.

N’est-il pas d’un laxisme coupable de laisser ce moment essentiel de la vie humaine qu’est la mort au gré du hasard ? N’est-ce pas contraire au sacro-saint principe de la « concurrence libre et non faussée » ? La saine gestion économique d’une nation, dans le cadre idyllique de l’idéologie ultralibérale, n’est pas compatible avec cette part de hasard, avec cette loterie qui coûte si cher et prive les révérés Actionnaires de dividendes espérés.

Les Belges, après leurs voisins Bataves, ont bien compris ce problème et ont pris les décisions courageuses qui s’imposent. Ainsi, premier pas vers une régulation démocratique de la mort, l’euthanasie est légalement accessible aux adultes depuis 2012 en Belgique. Dans leur grand altruisme, les législateurs d’outre Quiévrain ont étendu en 2014 ce « droit » aux enfants, sans limite d’âge, contrairement aux Hollandais (non, pas les amis de Rantanplan, les habitants de la Hollande) qui ont mis l’âge minimum pour ce « droit » à 12 ans.

Et ils viennent de le faire : il y a quelques jours, ils ont exécuté les volontés d’un malheureux gamin malade « en phase terminale ». Bref, ils l’ont exécuté, « euthanasié » pour utiliser un mot plus joli qu’assassiné.

Ouais mais il souffrait trop le gamin.

Ouais mais il était d’accord.

Ouais mais ses parents aussi étaient d’accord.

Ouais mais un collège de toubibs a pesé le pour et le contre.

Ben voyons. En Belgique, un certain « professeur" Vincent a demandé de pouvoir « euthanasier » des malades même en l’absence de leur accord ! http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/euthanasier-les-malades-sans-leur-149069

Les soins palliatifs, ça coûte un bras. La formation de personnels spécialisés, c’est la ruine. Les robots « accompagnateurs vers la mort », ce n’est pas encore au point. La mise au point de molécules antidouleur, ce n’est pas encore assez rentable.

On peut imaginer l’avenir que nous préparent ces tueurs gestionnaires. Allez, projetons-nous dans quelques années, mettons, en France, sous la présidence Le Pen et le gouvernement Sarko. Par le 49-3, devenu la manière normale de légiférer, le grand-oeuvre du quinquennat a été adopté : les « lois d’Optimisation de la vie ». Des lois permettant enfin la remise à flot de la Sécu, des économies conséquentes sur les retraites, l’élimination de gens qui ne sont plus « productifs ». Les « marchés » ont, à l’époque du vote de ces lois « modernes », salué comme il se doit cette décision en rendant à la France son « triple A » ! Et la France est saluée en Europe comme le « bon élève » ultralibéral.

Ces lois mêlent avec beaucoup d’opportunité des textes précédents : fichiers déterminant le « coût » de chaque individu, possibilité d’internement d’office pour les récalcitrants – comme au plus beau temps du goulag -, pour s’appuyer ensuite sur les statistiques. Celles-ci déterminent chaque année la durée de vie moyenne des citoyens : cette année-là 78 ans pour les hommes et 83 ans pour les femmes. Ainsi, à la date anniversaire des citoyennes et citoyens atteignant ces limites statistiques, ceux-ci reçoivent de l’administration une lettre officielle leur signifiant qu’à dater de ce jour, leurs dépenses de santé ne seront plus prises en compte par la société. Dès lors, s’ils sont à l’hôpital, le service comptable de l’établissement demandera à la famille de payer entièrement les frais et, en cas de refus, de manque de « persuasion » auprès de l’impétrant - « Allez Mémé, il est onze heures, bois ton bouillon, c’est le docteur qui l’a préparé ! » - ou de non-solvabilité, donne aux médecins l’ordre d’euthanasier le « patient ».

Pour ceux qui sont en relative bonne santé existe la possibilité de « racheter » une année supplémentaire, à condition de déposer auprès de la Caisse des dépôts et consignation un montant très conséquent déterminé par la loi, sous forme de numéraire ou d’hypothèque sur des biens. À défaut, si le vieux entre à l’hôpital pour quelque affection, son sort sera rapidement scellé. Mais, dans sa grande mansuétude, la société ultralibérale lui offre la possibilité de « choisir » lui-même « d’optimiser sa vie » en libérant le territoire, gracieusement, dans « de très agréables conditions ». Comme dans « Soleil vert »…


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