Le réalisme a toujours été un dialogue intérieur entre la raison et la foi, le pire ennemi vient de ceux qui les séparent, qu’ils soient d’un camp ou de l’autre. La foi mystique nourrit la foi rationnelle mais peut aussi l’étouffer. A d’autres moments, lorsque la foi rationnelle piétine, elle veut s’en sortir en voulant tuer la foi mystique alors qu’elle a besoin d’elle pour la sortir des bourbiers dans lesquelles elle se plonge régulièrement. Prenons un exemple, Jean-Baptiste Van Helmont, à son époque le monde était Aristotélicien et alchimiste, la foi rationnelle dans le bourbier montrant ses limites :
Il se tourna vers l’astronomie, l’algèbre, la géométrie euclidienne. Il suivit par ailleurs au collège des jésuites de Louvain les cours du professeur Martín Antonio Delrío (1551-1608), qui publia un traité sur la magie (contre), le Disquisitionem magicarum.
À la suite d’une vision, il réalisa qu’il avait emprunté une mauvaise voie. Il lut les mystiques rhénans : Thomas a Kempis et Jean Tauler. En même temps, il étudia la médecine....
Il s’attaque aux quatre éléments, soutenus notamment par Aristote. Il écrit à ce sujet que « Le feu n’est ni un élément, ni une substance ; la flamme est une fumée allumée. » En outre, comme les chimistes de son époque, il considéra que la terre n’est pas un élément : elle résulte de la transformation de l’eau. Il démontra son hypothèse en faisant pousser un jeune saule dans une caisse de bois contenant une quantité de terre bien déterminée. Après arrosage, durant cinq ans, avec de l’eau de pluie filtrée sur tamis, il observa que le poids de l’arbre avait augmenté de 76 kg, tandis que celui de la terre n’avait diminué que de 57 g. La terre n’ayant accusé aucune variation sensible de poids, c’est donc l’eau qui s’est changée en bois et en racines, c’est-à-dire en substances solides que l’on qualifiait de « terre »
La chimie était née, la foi rationnelle renaissait grâce à la foi mystique.