@JC_Lavau. Aux Etats, on vend le Beaujolais nouveau sous le nom de « Bow Jolley », afin que les amerloques moyens ne se ridiculisent pas en tentant de prononcer la graphie française.
Je vais décomposer de même la prononciation de Безымянный pour les français d’ici.
Без : prononcer « biéz »., cette préposition signifie « sans ».
Piège : le z durcit la voyelle qui suit, d’où l’altération orthographique suivante.
ымя : plus délicat à prononcer, est l’altération (pour raison de compatibilité avec le з) de имя, signifie « nom ».
нный : « nille », terminaison adjectivale.
ымя : il faut d’abord vous expliquer le système vocalique du russe.
Cinq couples de voyelles, l’une dure, l’autre « molle », ou mouillée.
Par ordre d’aperture :
a, я : a , ia,
o ë : o, io. Le ë est toujours accentué, par exemple dans oрёл : aigle.
y, ю : ou, iou.
ы, и : translittéré « y », i. Alors que le i est notre voyelle la plus frontale, le ы est au contraire guttural, prononcé avec l’arrière extrême de la bouche.
э , e : è, ié.
Au total, avec le piège de la translittération de ы par « y »,
Biézymiannille.
Piège car en allemand « y » se prononce « ü », et en langues scandinaves, « y » se prononce bien plus frontal que « ü », presque « i », une voyelle sans équivalent français.
Autre piège pour nous français : l’accentuation du mot russe n’est jamais écrit en impression journalistique, donc le « ë » n’est plus distinguable pour nous à la lecture du « e ». Ainsi je ne sais pas prononcer le conseiller économique de Moscou, SerguiéÏ Glaziev (ou Glaziov ?).