On devient motocycliste parfois par besoin mais très souvent par passion. Passion pour la mécanique, la route, l’état d’esprit et toutes sortes de valeurs qui peuvent être véhiculées ... sans préjudice, malheureusement, de certains comportements extrêmes des pilotes de machines ultrasportives japonaises ou obèses américaines.

Beaucoup plus sensibilisé (et sensibles) aux dangers de la route, le motocycliste prend inexorablement confiance en lui. Ca y est, il a passé le cap des années d’apprentissage, il sait piloter une motocyclette, il a de l’expérience. A quoi bon patienter dans la file de voiture, il peut la dépasser, personne ne lui dira rien et les automobilistes feront attention à lui. A quoi bon respecter scrupuleusement la limitation de vitesse dans cette agglomération, sur cette route départementale ; il faut se dégager du flot de circulation, c’est vrai, le motocycliste voit plus facilement le danger arriver que les autres, il est bien plus concentré.

Mais voilà, les lois de la physique sont là (l’énergie est proportionnelle au carré de la vitesse), le motocycliste est un humain comme les autres, il a les mêmes limites physiologiques (il n’est pas construit dans la même matière que les voitures, son casque non plus d’ailleurs, et sa complexion ne lui permet pas d’encaisser des décélérations trop importantes).

Tout à l’heure, un connard a déboité de la file sans mettre son clignotant, heureusement, je le flairais et malgré la pluie, un petit freinage bien dosé m’a fait un peu gisser (juste ce qu’il faut pour imaginer mon trail par terre) et hop, j’ai évité cet accident trop bête.

Mais, à y réflechir, m’attendait-il là, cet automobiliste ? Et au fait, quand on parle d’un accident où un automobiliste a refusé la priorité à un stop, a-t il eu le temps de voir venir la motocyclette ?

Je suis un motocycliste qui pense que c’est surtout au motocycliste de faire attention. Et pour les comportements extrêmes (et il y en a) : vive les contrôles des forces de l’ordre !

Moi j’adore la moto, j’en fais bien plus que beaucoup d’autres, mais j’évite de faire le con, je veux en faire le plus longtemps possible.