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La prise de la « capitale » de l’Etat Islamique reportée ?
Le
chef d’état-major interarmées américain, le général Joseph Dunford a
affirmé devant le Congrès que si la coalition internationale avait bien
un plan pour chasser Daech de Raqqa, elle ne disposait pas encore des
« ressources » nécessaires. Seules les Forces démocratiques syriennes
(FDS - une alliance dont l’ossature est constituée par les Kurdes du YPG
et très minoritairement par des formations arabes et chrétiennes -
semble avoir une réelle valeur combative dans la mesure où elles ne
sortent pas de leurs zones d’intérêt, or Raqqa ne s’y trouve pas ! De
plus, Ankara est loin d’y être favorable. Le président Recep Tayyip
Erdoğan a déclaré que « si les États-Unis n’associent pas les Kurdes à leurs histoires, nous pouvons mener cette bataille (la prise de Raqqa) avec les Etats-Unis. »
Inutile de dire que l’on est désormais en plein délire : l’armée turque
enivsage de pénétrer profondément en territoire syrien au mépris des
lois internationales. Ce ne sont pas les quelques rebelles qui
l’accompagneront qui parviendront à justifier ce déni du droit.
Toutefois, l’offensive sur Raqqa ne semble plus être à l’ordre du jour -
sauf au cas d’une surprise stratégique toujours possible.
Par
contre les forces turques et des groupes rebelles soutenus par Ankara
ont chassé Daech de la ville frontalière syrienne de Jarablus. Mais
l’opération baptisée Bouclier de l’Euphrate lancée le 24 août vise aussi bien Daech que les FDS. Leur objectif est d’établir une zone tampon 5 000 km2
s’étendant d’est en ouest, de Jarablus au corridor d’Azaz. La prochaine
cible pourrait être la localité d’Al-Bab, mais pour l’instant, les
Turcs progressent plus que prudemment. La ville symbolique de Dabiq[2]
pourrait tout de même tomber dans les semaines ou les mois à venir.
Jusqu’à maintenant, Moscou a laissé faire Ankara, ayant
vraisemblablement obtenu en contrepartie une certaine « modération » de
la Turquie quant aux développements de la bataille d’Alep.