Merci Tsaag Valren pour cet article. Ça fait du bien.
Pour répondre au commentaire précédent concernant l’autisme et son effet de mode.... je doute qu’un effet de mode soit censé faire souffrir de la naissance à la mort..... Les percussions africaines ont été un effet de mode.... par exemple....Mais on s’en sort très bien et ça ne fait pas souffrir :D
Récemment, une étude a montré que le taux de suicide chez les Asperger étaient très très anormalement élevéS... preuve que ça doit pas être si cool que ça..... :P . La souffrance, pour beaucoup, nous la gardons bien enfouie, bien cachée.
Je n’ai appris qu’à 32 ans également que j’avais le syndrome d’Asperger.... Avant ça, je ne me suis jamais considérée comme normale.... Je savais que j’avais quelque chose mais je ne pouvais mettre un nom dessus. Je n’ose pas encore dire aujourd’hui à quel point ça m’a torturé, toute mon enfance, et jusqu’à aujourd’hui, sans que mon entourage ne s’en rende compte. Je me tais pour ne pas choquer, et je garde un grand sourire collé au visage, pour « faire plaisir ». Mais il est vrai que quand j’entends parler de ’faux autistes’ et d’effet de mode, j’ai juste envie de hurler.... Le plus terrible, c’est que les comportements typiquement autistiques ne sont invisibles QUE pour les autres.... Je voudrais vraiment que les personnes qui doutent puissent venir voir ce qu’il en est lorsque l’on est seul. Je pense être irréprochable à l’extérieur.... Mais j’y passe très peu de temps justement. Chez moi, c’est une autre histoire..... Je ne m’étalerai pas là dessus....
Certaines personnes refusent d’envisager que d’autres puissent avoir des difficultés terribles à faire des choses qu’elles parviennent à faire. Des choses ridicules la plupart du temps d’ailleurs. Plus ça semble facile, plus c’est compliqué en réalité. Ça me rend malade, vraiment. Si je réfléchissais de la même façon, je serais tentée de dire à un handicapé en chaise roulante de faire un petit effort et de se lever, parce qu’après tout, c’est facile non ? Moi j’y arrive.....
Je pense être quasiment indétectable et donc potentiellement visée par les doutes que peuvent avoir certaines personnes..... J’ai remarqué que celles qui se permettent de remettre en doute mon diagnostic sont celles qui me croisent quelques minutes chaque semaine.... Après tout, c’est plus simple de considérer que tel ou tel est fainéant, impoli, prétentieux, idiot, au mieux bizarre ou original... Ce n’est pas valable que pour l’autisme d’ailleurs. Je le vois avec les Dys également. J’entends régulièrement que s’ils ne sont pas capables de faire « comme » les autres, c’est qu’ils devraient abandonner..... Je sais que sans diagnostic, j’aurais fini mes jours internée... Rien ne dit d’ailleurs que ça ne finira pas ainsi.Et je ne suis pas un « cas » isolé. Beaucoup d’Asperger ont malheureusement vécu ce genre de choses. Depuis toute petite, j’ai la sensation que ce monde n’est pas le mien. Les autres m’effraient. Je ne les comprends pas. Leur incompréhension et leur manque d’empathie me torture.
Mettre un nom sur ce mal être incommensurable qui m’a rongée toute ma vie, rend les choses un peu plus faciles.... Et pourtant, j’ai l’impression que c’est trop demander....