La nuit dernière en mer d’Alboran : un « pan pan » d’alerte (détresse) pour une « petite embarcation » avec 52 personnes à bord, partie du Maroc, et dont il fallait signaler la position si on la croisait, voire lui porter secours si besoin. Au matin, elle n’était toujours pas retrouvée... Sans nouvelle depuis mon arrivée à Gibraltar, j’espère que les humains/migrants qui s’y trouvaient, ont enfin été secourus. Cependant je l’écris sans une once de culpabilité : personnellement, j’ai espéré ne pas tomber sur ces 52 personnes n’ayant rien à perdre.
« La vérité dite humaniste », nous protège, grâce aux mots, de la réalité... et de fait, n’impose pas de faire des choix autres que gratifiants pour son ego derrière un bureau ou devant sa télévision.
Qui aura le courage de dire que le trafic d’êtres humains est alimenté par une folie qui se fait passer pour rédemptrice chez les Européens ? Des vies perdues ou le chômage pour seul horizon dans nos pays mais nous allons jusqu’à les chercher en mer au lieu de les ramener chez eux. Les passeurs ont seulement à passer un coup de fil... Qu’il y ait de la perte en route, c’est un peu comme pour l’agriculture, ce sont les risques de la météo intégrés dans la gestion comptable du métier.
L’homme est un animal comme un autre toutefois ses migrations successives ont rarement été pacifiques pour les membres de sa propre espèce. D’autre part si les riches ont toujours eu des facilités pour changer « d’habitat », les pauvres jamais, hormis pour aller défricher de nouveaux territoires sous l’égide des puissants ! La définition de l’humain, du migrant ou de l’émigré ? Ces derniers y sont indifférents. Tandis que beaucoup se laisseront aller à des comparaisons avec l’agneau ou le loup (peut être le cochon) selon le bestiaire consacré, eux ne voient que mouton ou vache, et constitution de troupeaux à transférer d’un pré à l’autre, pensant ainsi régler les problèmes de retraite etc. Du moins c’est un des motifs officiels car un vieux relent d’eugénisme « inversé » (formule à la mode) refait surface avec les fantasmes qui vont avec. Nos bergers ou bouviers modernes n’hésitent pas espérer du même coup une régénération du « vieux sang pourri des Français », si l’on en croit les paroles rapportées d’une chanteuse au maigre filet de voix, qui n’en a pas profité.
La définition de l’humain reste à inventer.