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Commentaire de Christian Labrune

sur Bataclan, le 11 septembre français


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Christian Labrune Christian Labrune 10 novembre 2016 02:05

CONFITEOR

Je suis un Européen ; j’allais préciser : un Français. Cependant, après la lecture de cet intéressant article, je sens bien que cela ne suffit guère. Il faudrait sans doute que, conformément à la formule désormais bien connue du Calife Abou Bakr al-Bagdadi, je dise plutôt « un de ces SALES Français » qu’il convenait, tout le monde s’en souvient probablement, d’exterminer par n’importe lequel des moyens dont on pouvait disposer.

Quand j’avais lu l’injonction du Calife, dont résultent un certain nombre de massacres, dont celui du Bataclan, cela m’avait immédiatement rappelé les versets 4 et suivants de la neuvième sourate, celle qui porte sur la question du repentir. Je m’étais dit : c’est l’islam, l’islam le plus pur, celui que devaient pratiquer les compagnons de Mahomet, ces fameux « salaf », et j’avais trouvé que cet islam était décidément une véritable horreur, bien propre par ses effets, quand il est vraiment pris au sérieux, à susciter les plus grandes craintes des koufar que nous sommes. On a tout de suite dit qu’ils étaient « islamophobes », ces mécréants, mais quand on voyait ce qui venait d’arriver à ceux du Bataclan ou a d’autres qui consommaient à quelques terrasses de l’Est parisien, mon sentiment était qu’ils n’avaient peut-être pas tort de l’être, c’est-à-dire d’avoir peur et de prendre leurs jambes à leur cou dès qu’ils verraient désormais un de ces soldats d’Allah muni de sa kalachnikov.

J’avais passé une partie de mon existence à enseigner les lettres devant des classes souvent composées d’élèves de toutes origines, souvent lointaines, auxquels j’avais essayé de transmettre une culture qui était me semblait-il, quoique de langue française, susceptible d’apporter à tous quelque chose de vraiment précieux du fait de son universalisme même. Sans doute, en considérant l’histoire dans une perspective critique dès la période des Lumières, plusieurs auteurs avaient-ils beaucoup critiqué ce qui avait pu se passer dans notre beau pays dans le courant des siècles précédents, mais je pensais encore très naïvement que tous les peuples traînaient bien des casseroles, et, fort stupidement - et même lâchement, je le confesse !-, je m’en faisais une raison.

Cet article m’éclaire enfin. La France est un véritable pays de salauds. Certes, elle n’a pas inventé le colonialisme : les conquêtes arabes, dès leXIe siècle, sous les Abbassides, s’étendaient de l’Espagne jusqu’aux rives de l’Indus, et les mêmes Arabes arrivés, plus tard à Jérusalem au temps des conquêtes d’Omar (VIIe siècle), n’avaient pas hésité un seul instant à édifier, par haine du judaïsme, des mosquées sur ce qui restait des ruines du second temple, mais tout cela n’était pas grand chose, comme nous l’apprend la Nouvelle Histoire revue et corrigée par l’UNESCO, en comparaison de cette série de crimes atroces commis par la France au cours des âges et dont cet admirable et courageux article dresse une liste qui achève de nous accabler.

Abou Bakr al-Baghdadi avait donc parfaitement raison. Nous sommes bien, effectivement, ces « sales Français » qu’il condamnait à mort, et nous méritons amplement ce qui nous arrive. Merci à l’auteur de m’avoir si lumineusement éclairé. Dès demain, je vais essayer de trouver une kalachnikov, acheter plusieurs volumes des œuvres d’Alain Badiou et d’Aimé Césaire(*) , qui achèveront de m’instruire sur la route de Raqqa où j’espère pouvoir arriver avant qu’il ne soit trop tard. Je ne vois aucun autre moyen d’expier la sale existence de sale Français que j’aurai menée jusqu’à ces derniers temps. J’espère que je ne serai pas le seul à partir. Allah akbar !

(*) Je ne puis jamais écrire le nom d’Aimé Césaire sans être violemment ému au souvenir de notre ancienne Garde des Sots : c’était apparemment le seul auteur qu’elle eût jamais lu, mais quel auteur ! Je sentais bien alors qu’il y avait là quelque chose de tout à fait sacré et précieux, une sorte de Bible ; j’étais déjà sur le chemin de Damas, certes, mais c’était avant l’illumination qui devait enfin, ce soir, me faire tomber de mon ordinateur. Enfin je vois, je crois, je suis désabusé. Allah akbar !


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