Je répondais à la fin de cette page à
un intervenant qui faisait remarquer que Netanyahu, en Israël,
devait être fort satisfait de la victoire de Trump. J’avais écrit
assez longuement, mais je ne retrouve ni son intervention ni la
mienne, que j’avais rédigée directement sans passer, comme je le
fais présentement, par un traitement de texte. Ces sortes de pannes
du serveur sont très rares, mais on n’est pas à une demi-heure
près.
J’expliquais que la politique de
Netanyau était assez souvent contestée, et même en Israël, à
cause qu’elle pouvait paraître attentiste, mais c’est évidemment
une erreur d’appréciation, et ce qui se passe actuellement en
Amérique, on le voit bien, justifie entièrement a posteriori une
telle prudence.
A quoi aurait-il pu servir en effet de
négocier avec les Palestiniens comme paraît l’exiger encore, assez
ridiculement, un président de la République
française en bout de course, quand il est très probable que
beaucoup de choses vont dans un proche avenir bouleverser de fond en
comble la situation géopolitique du Moyen-Orient ?
Contrairement à ce que pensent
beaucoup de naïfs, les revendications des Palestiniens ne portent
pas sur des questions de territoire. Si c’était le cas, il y a
longtemps que le problème serait entièrement résolu, et la cession
de Gaza en 2007, on l’a bien vu, n’aura fait qu’aggraver
considérablement la situation. L’objectif de l’Autorité n’est pas
si différent de celui qui s’exprime dans le 7e article de la charte
du Hamas : une Palestine « judenrein », comme disait
le mufti de Jérusalem, et rien d’autre. Depuis 48 et tant de guerres
à visée génocidaire, rien n’a changé.
Or, ce qui vient de s’effondrer avec
l’élection de Trump, c’est tout l’édifice d’un politiquement
correct international dont le narratif palestinien constituait
une pièce maîtresse. Au reste, après les dernières énormités
produites par un Abou Mazen très chancelant, on peut bien dire que
les « Palestiniens » auront très bien commencé
eux-mêmes à scier la branche sur laquelles ils pouvaient se croire
solidement installés. Ils se seront complètement discrédités aux
yeux du public cultivé en faisant voter à l’UNESCO des résolutions
négationnistes. Le comble du ridicule aura été atteint lorsqu’ils
auront voulu faire abolir la déclaration Balfour avant de
revendiquer, ces derniers jours, la propriété des manuscrits de
Qumran qui prouvent cependant d’une manière très évidente que deux
ou trois siècles avant notre ére, la langue de la région n’était
certainement pas l’arabe !
Avant le changement assez imprévisible
que vient de constituer l’élection de Donald Trump, Il y en avait un
autre qu’il était beaucoup moins difficile d’imaginer : plus
d’une centaine de milliers de missiles du Hezbollah, depuis plus d’un
an, sont pointés sur les villes d’Israël. La question n’était pas
de savoir s’il y aurait un nouveau conflit téléguidé par l’Iran,
partant du Golan et pouvant s’étendre jusqu’à Gaza, mais de savoir
quand cela aurait lieu.
Deux mois à peu près nous séparent
de l’entrée de Trump à la Maison Blanche. C’est la toute petite
fenêtre temporelle qui reste ouverte au Hezbollah pour déclencher
sa guerre et profiter de ce qui reste de réflexe palestinomaniaque
dans une opinion internationale qui sera de moins en moins dominée
désormais par le politiquement correct. Elle est déjà de plus en
plus prévenue contre une Autorité palestinienne qui détourne
régulièrement les sommes considérables allouées par l’Europe pour
entretenir le terrorisme, favoriser le népotisme du Président et
payer des pensions aux familles des assassins, proportionnelles au nombre de leurs
victimes.
Après ces deux mois, si Trump est bien
celui qu’il prétendait être et si les Iraniens n’ont rien tenté,
il ne pourra plus jamais être question de deux états entre la mer
et le Jourdain : Israël récupèrera la Judée et la Samarie,
derniers vestiges d’un colonialisme arabe initié à l’époque d’Omar
et qui n’a que trop duré. Les Iraniens sont désormais dans leurs
petits souliers : si la Russie et l’Amérique s’entendent, rien
ne sera plus facile que de favoriser une opposition qui, si elle
avait été aidée en 2009, aurait pu renverser le régime
islamo-nazi. Mais Obama venait au Caire de faire son discours à
l’eau de rose. Les conséquences d’une telle niaiserie sont
incalculables.