"Elles ont trop le sens de la règle, de la respectabilité pour pouvoir
croiser le fer dans le marigot de leurs adversaires. Elles n’insultent
pas, ne remuent pas la boue, ne font pas de crocs-en-jambes.«
La confrontation au réel entraîne bien évidemment quelques nuances, mais merci pour votre »idéalisme« !
Même si tout n’y était pas parfait, j’ai eu l’honneur et l’opportunité d’être embauché et travailler 17 ans dans une institution »féminine« (on commençait seulement à y introduire la mixité au niveau du personnel), et j’ai pu y apprécier un mode tant de collaboration que de gestion des conflits et des ambitions infiniment plus »civilisé« et respectueux que l’environnement de travail »traditionnel« ., encore trop régi par la domination des grands mâles et leurs éternelles querelles d’égo.
Si j’émets de larges réserves quant à la profession de foi un peu neuneu de Jean Ferrat quant à l’ »avenir« de l’homme (je change généralement de fréquence hertzienne avant la fin de la chanson !), je profite de l’occasion - vous sachant poète ! - pour attirer votre attention sur une interprétation bien trop méconnue du mythe biblique du péché originel !
Si sur invitation du Serpent, Eve transmet à Adam ce fameux fruit défendu de l’Arbre de la connaissance du bien et du mal, c’est bien parce qu’elle est première à y goûter et le savourer. A, au delà des simplismes freudiens réduisant sa symbolique au seul phallus, envisager le Serpent comme symbole de ces cycles temporels (lunaires, menstruels, ...) auxquels elle est si intimement liée, on pourrait aisément conclure à l’émergence de l’ »homo sapiens« comme celle de la »femina sapienta« , et ce d’autant plus si l’on envisage la survie de sa progéniture comme étroitement conditionnée aux soins et à l’éducation qu’elle lui prodiguait. Les éthologues constatent que l’usage et l’apprentissage des outils sont chez nos cousins chimpanzés essentiellement le fait des femelles.
La prédominance masculine qui caractérise nos sociétés patriarcales et les structures de pouvoir qui y sont associées ne relève que d’une compréhension bien plus tardive du lien entre acte sexuel et génération qui n’est établi qu’à partir du néolithique, soit depuis seulement un peu plus de 7000 ans.
Mais s’il a fallu pour l’établir inventer l’écriture, les lois et des institutions comme le mariage, seules aptes à en garantir et stabiliser les règles - à l’opposé d’une filiation matriarcale »naturelle« ou tout un chacun sait directement qui est la mère de qui, la filiation patriarcale est, quelles que soient les »précautions« prises pour assurer sa »validité« , toujours »attribuée« ou »putative" -, l’invention des tests ADN met définitivement terme à sa logique.
J’ignore bien évidemment et comme tout un chacun quelle sera la suite mais, si même l’actualité nous confronte aux soubresauts parfois tragiques de ses structures et institutions (inégalités de genre subsistantes, islamisme et radicalismes divers, ...) à l’agonie, l’ère patriarcale apparaît comme définitivement révolue.
Et, même si cela bouscule quelque peu mes repères ou les faciles certitudes héritées de mon éducation masculine, je ne peux personnellement que m’en réjouir !
En vous présentant mes cordiales salutations !