Les candidats ...
Une représentation tronquée
La diversité, ce n’est pas pour demain !
La parité et plus encore la mixité, mon bon monsieur, c’est toujours pour les autres. La course à l’échalote démontre à l’évidence que la femme n’est pas l’avenir de la prochaine élection à une exception près : l’épouvantail de service qui va truster tous les votes de colère. Peut-on d’ailleurs décemment classer cette dame dans la catégorie : « femme politique ! » ? Elle est fille et matrone, poissonnière , égérie de la France mise au ban. Cette diversité qui échappe totalement à nos appareils xénophobes y trouve encore moins sa place,
Pour le reste, c’est le défilé des costumes et des cravates, des vieux messieurs respectables aux casiers judiciaires blanchis par de savantes amnisties, de bienveillantes immunités et de judicieux non-lieux. Dans aucune autre nation des candidats traînant autant de casseroles, de parjures, de mensonges, d’affaires oiseuses ne pourraient être candidats. Mais dans ce bel hexagone, le pardon est vite donné à la canaille.
Dans ce contexte délétère, les femmes n’ont guère leur chance. Elles ont trop le sens de la règle, de la respectabilité pour pouvoir croiser le fer dans le marigot de leurs adversaires. Elles n’insultent pas, ne remuent pas la boue, ne font pas de crocs-en-jambes. Elles vont être écrasées par les balourds de la morale, les renégats de la profession de foi.
Dame Marine sera au second tour et sa seule présence va faire avaler la pilule de la parodie machiste que constituent ces pauvres pitoyables primaires. Mais pourquoi ne désigne-t-on pas celui qui a la plus grande ? Voilà au moins un critère qui pourrait les distinguer les uns des autres car à bien y regarder, ces charmants vieux messieurs sont des copies conformes les uns des autres. Je fais une exception cependant à cette remarque puisqu’un plus jeune : le sieur Macron se présente hors parti ; avec lui, la mesure est dépassée !
Pour le reste et en l’incluant quelque peu dans le portrait, ils sont tous issus de la même bourgeoisie aisée, des mêmes grandes écoles, des mêmes formations, des mêmes parcours. Ils sont d’une incroyable homogénéité sociale et ethnique, ils sont bien blancs : rassurez-vous. Ils déplacent quelques virgules dans leurs programmes respectifs pour faire croire à leurs différences, changent la couleur de cravate et ne placent pas la raie du même côté. Ils ont les mêmes amis, piochent dans les mêmes caisses pour financer des campagnes toujours plus onéreuses.
Du peuple, ils ne savent rien, des réalités quotidiennes encore moins. Ils ne vont jamais au supermarché -ils nous l’ont parfaitement démontré- vivent sur un grand train et ne peuvent connaître les affres des fins de mois. Ils se permettent cependant de réclamer la réduction du SMIC, le recul de l’âge de la retraite, la fin de la protection sociale, sans jamais avoir partagé la vie de ceux qu’ils traitent de la sorte.
Des femmes auraient plus de scrupules à proposer de telles saloperies. Elles ont peu ou prou - même si elles sont d'indécrottables bourgeoises - élevé des enfants, fréquenté les vrais gens un peu plus que leur joyeux collègues :petits barons éduqués dans les ministères et les allées du pouvoir. Elles ont pour elles ce peu d’humanité (à l’exception de la fille du borgne) dont sont totalement dépourvus ces grimaciers indignes qui se prétendent proches d’un peuple qu’ils méprisent souverainement.
Mais voilà, les grands partis sont des repères d’ambitieux, de mâles en manque de reconnaissance et d’admiration. Des petits messieurs bien sous tous rapports à la manière de leur maître à tous : DSK, le prince des sondages. Et vous allez vous déplacer pour choisir sur un détail vestimentaire ou physique : celui-ci est chauve, celui-là a une coquetterie à l’œil, cet autre ne tient pas en place : il doit avoir des vers.
Soyez sérieux. Laissez tomber l’affaire. La République c’est autre chose. La démocratie ce n’est pas cette foire aux vanités des héritiers des maîtres des forges, ce défilé de mode des grands bourgeois catholiques, prétendument respectables. Il est grand temps de balayer ce petit personnel de la politique professionnelle. Il est grand temps de respecter en toutes circonstance la parité. Non pas uniquement celle du sexe, mais aussi celle des origines, des classes sociales, des parcours de vie. La République nous appelle et personne ne nous y représente vraiment. Ces candidats sont des clones !
Détestablement leur.
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