@Laurent Herblay
Je vous rejoins évidemment sur votre conclusion « Il n’y a vraiment rien de bon à attendre des dits Républicains » sachant leur programme économique à contre-pied par rapport aux enjeux du jour - et d’ailleurs totalement décalé par rapport aux préoccupations actuelles des pays même qui l’ont inspiré, Grande-Bretagne et Etats-Unis - leur acceptation ahurie de la dépossession de ses pouvoirs dans laquelle le traité de Lisbonne place notre pays, ainsi que leur trahison du vote des Français lorsqu’ils ont soutenu l’adoption de ce traité - bref de la constitution européenne refusée en 2005 - sans nouveau référendum.
Et cependant le vote Fillon a un sens. Car même si l’élection n’est certainement pas encore faite, même si les sondages pourraient - encore une fois - être démentis, il est indéniable qu’il existe un risque élevé que le candidat LR devienne le prochain président de la République. Alors, sauf à faire la politique du pire, il est nécessaire de s’assurer que celui-ci soit, certes pas le meilleur, mais enfin le moins mauvais possible.
Fillon est de ce point de vue un bon instrument pour débarrasser la France des deux pires, Sarkozy déjà heureusement poussé à la retraite dimanche dernier, Juppé qui reste à éliminer dimanche prochain.
Qu’ils soient les pires ne fait guère de doute, c’est particulièrement clair sur deux points :
- La probité. Juppé a été condamné dans les années 90 pour malversation et en pratique vol d’argent public. Il a certes purgé la peine clémente qu’il avait reçue (du sursis, et comme disait Coluche « sursis, c’est un mec qui reste hors de prison ») et d’une manière générale les condamnés doivent être réintégrés à la société une fois payée leur dette à la société. Oui, sauf qu’il s’agit de la présidence de la République, tout de même ! Élire un voleur à l’Elysée, même ayant purgé sa peine, on a le droit de ne pas l’accepter, et moi je le refuse
- La politique étrangère. Il s’agit de savoir si la France doit s’attacher à avoir de bonnes relations avec les pays qui ne menacent personne, et avec lesquels nous avons même bien des intérêts en commun, tout en se gardant des pays qui soutiennent nos ennemis, et en évitant d’aider nous-mêmes ces ennemis. Ou si la France doit faire tout le contraire, c’est-à-dire éloigner la Russie de nous, ne prendre aucune précaution vis-à-vis d’Arabie saoudite et Qatar, et soutenir indirectement les djihadistes en Syrie en pesant pour abattre le gouvernement de ce pays - c’est-à-dire exactement ce que propose Juppé !
Si le candidat LR est élu président, les conséquences en terme économiques seront tout aussi catastrophiques qu’avec Hollande, quoique peut-être légèrement différemment. Mais du moins si ce candidat est Fillon plutôt que Juppé, ce n’est pas un voleur qui présidera la France, dont la politique étrangère sera moins stupide qu’actuellement.
Ce n’est pas négligeable. Cela vaut bien de payer deux euros pour voter dimanche prochain...