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Commentaire de dom

sur Jésus-Judas : on refait le match !


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dom (---.---.66.176) 19 avril 2006 13:14

La question de la relation Jésus-Judas a été traitée en profondeur par Nikos Kazantzaki dans « la dernière tentation du Christ » il me semble. Très bonne lecture vraiment... N’oublions pas que Judas était un zélote, un hébreu guerrier qui rêvait, comme tous les zélotes de bouter le romain hors de chez lui et on peut sans peine s’imaginer que les discussions les plus « serrées » avaient lieu entre lui et Jésus. Sans peine pouvons-nous nous dire que lors du repas de la sainte scène où Jésus semble indiquer à Judas qu’il est temps d’accomplir son destin, qu’ils sont les seuls (peut-être avec Marie-madeleine et Jean) de savoir que tout est déjà joué. Jésus a fait son scandale au temple et le sanhédrin tient le couteau par le manche, ils savent déjà ce qui va se passer vu la haine du sanhédrin envers le Christ. Il faudrait aussi regarder quelque chose qui semble échapper à la vue de l’église catholique : Judas, parmi les apôtres, est le seul à ne pas supporter la mort de son ami et mentor, dans tous les sens du terme, qu’il l’ait trahi sur ordre de Jésus, dans son savoir ou indépendemment par frustration de voir son espoir s’écrouler définitivement que Jésus prenne les rennes d’une guerre physique contre les romains ne change pas grand-chose. Il est le seul à mourir le même jour que le Christ et partage d’une certaine manière son supplice, ce ne fut le cas que pour lui. Bien sûr on peut arguer du fait que les autres apôtres avaient d’autres tâches à effectuer, mais le jour-même de la crucifiction seul Jean et les deux Maries s’avancent jusqu’à la croix, Pierre a déjà renié trois fois être le disciple du Christ et les autres se sont évaporés dans le décor. Judas est, paradoxalement, le plus proche des apôtres en ce sens qu’il partage le sort de son ami, même si c’est de manière inversée. Vu de cette manière les évangiles retenus pour la vision officielle ne contredisent absolument pas cet évangile copte redécouvert. Jésus ne désigne-t-il pas celui qui va indiquer aux romains où lui et ses compagnons se planquent ? C’est bien la même version hein ? Jésus sait déjà ce qui va se passer et probablement Judas aussi, quelle fut la phrase qu’on nous rapporte ? « Voici celui qui me trahira » ou « vas faire ton oeuvre » ou « allez Judas c’est l’heure »... bien malin celui qui y verrait une grande différence et en tirerait des conclusions justifiant la chasse à l’hérésie qui fit bien des victimes « légales » pour l’église. Décidément l’église catholique se donne toujours le droit de s’approprier le Christ alors que Jésus n’a jamais parlé de vouloir construire un empire. L’église des hommes de bonne volonté étants prêts à sacrifier leur vie au nom de l’amour n’a pas grand chose à voir avec ces diktats écclésiastiques, les dogmes mortifères ou des armées pour protéger la vie luxueuse des papes (fut-ce la garde suisse ... sic.) ou la ferrigineuse hiérarchie de l’église catholique-romaine. L’immense générosité du coeur flamboyant est lui tellement au-delà de ce à quoi prétendent les hommes de pouvoir et autres petits tyrans... C’est le comble aussi que l’église catholique ait à travers son histoire été surtout un temple du jugement, s’apuyant à tort sur la trahison supposée de Judas pour s’ériger en redresseur de torts alors que le Christ venait poser la première pierre de l’amour absolu qui se tient en-dehors et au-delà de nos petits jugements hideux des uns sur les autres, se trouvant plus malins que la source de vie elle-même. Nul doute que le Christ pardonna à Judas sur-le-champ ses actes puisque son histoire se plaçait dans une lignée de bienveillance totale et d’expiation pour la malignité des hommes. C’est pourquoi la chrétienté a défini que le Christ lava tous les péchés du monde, ceux du passé comme ceux de l’avenir, mais pas ceux de Judas ? La personification de l’amour-roi aurait aboli la loi de sang de l’ancien testament, mais aurait voulu bannir Judas de son royaume pour vilainie que trop humaine ? Allons donc, que d’absurdités inconhérentes dans l’église, que de petites joutes verbales entre intégristes où chacun veut juste justifier sa propre manière de penser et surtout l’évidence du droit à juger le comportement des autres, voulant chacun placer SA propre pensée avant celle du Crist lui-même. Il suffit d’y réfléchir une seconde, quelle pensée eut donc Jésus pour Judas devant sa trahison supposée ?


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