Le sens de
l’histoire a en général une valeur positive pour celui dont on dit qu’il s’y inscrit mais j’ai de la
peine à attribuer cette qualité à la désertion de François
Hollande.
La lâcheté est le contraire de la dignité et j’en
vois beaucoup dans le fait de se défiler à l’heure des comptes.
Je veux bien
comprendre que Hollande matraqué dès le début de son quinquennat -
parfois à juste titre et parfois bien à tort - ait eu un moment
d’abattement qui l’a finalement incité à jeter l’éponge.
Ce faisant, il ne
rend service ni à la démocratie ni au parti socialiste en tant
qu’organisation collective même si quelques félons peuvent se réjouir d’avoir maintenant l’opportunité de rayer le parquet de leurs dents acérées.
Il ne rend pas
service à la démocratie car, élu par le peuple, il devait revenir
se soumettre à la sanction populaire ( autrement que par
l’acceptation résignée de verdicts sondagiers souvent biaisés
par des motivations destructrices )
Il ne rend pas
service à son parti où vont voler les noms d’oiseaux entre
complices du quinquennat et faux frondeurs complaisants et où chacun
va surtout essayer d’éluder ses responsabilités dans un bilan
qu’ils contribuent par leurs palinodies à faire passer comme
catastrophique ( alors qu’il est loin d’être aussi calamiteux
que celui dont ils héritèrent de Sarkozy )
La faiblesse
caractérielle de Hollande n’était pas propice à la
lucidité politique et je ne suis même pas prêt à lui reconnaître
de la dignité dans son discours de capitulation : être vaincu sans combattre n’est jamais digne.