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Commentaire de Analis

sur Euro réforme constitutionnelle en Italie : le non en tête des sondages !


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Analis 5 décembre 2016 11:12

Bon, eh bien maintenant que les résultats sont tombés, et que le non l’a emporté plus largement que les sondages le prédisaient, il est temps de revenir sur ce que les présupposés de l’article avaient d’erronés, pour ne pas dire de surréalistes. D’abord, une grave erreur était faite, l’auteur supposait que l’UE cherchait à affaiblir les États membres par le biais des régions, en veillant à augmenter leurs pouvoirs, rengaine ressortie complaisamment par les souverainistes de tout poil. Or la réforme constitutionnelle n’était pas du tous en faveur des régions, au contraire elle cherchait à les affaiblir. Renzi est un jacobin pur sucre, une tradition qui n’a pas disparu en Italie et essaye régulièrement de refaire surface.

Des leçons assez similaires doivent être tirées des tentatives de rabaisser le parlement et d’instaurer un mode de gouvernement reposant sur la primauté de l’exécutif, au nom de l’ "efficacité du gouvernement". Si elles peuvent paraître aller dans le sens des desiderata de certaines élites de l’UE, le rabaissement du parlement est d’abord une invention française, réalisée dans ce pays et portée à un point plus achevé qu’ailleurs par le dirigeant le plus anti-européen de l’après-guerre ; à savoir, Charles De Gaulle en personne. Dans les autres pays européens, les parlements, s’ils ont été confrontés à une érosion de leur influence, se portent mieux qu’en France – et mieux qu’on ne le dit en France. Renzi voulait en venir à un modèle jacobin de pouvoir moniste, à tendance autoritaire, il y avait une certaine logique entre sa volonté de centralisation tant au niveau central qu’à celui des relations entre centre et périphérie. C’est bien l’inspiration du modèle français et souverainiste qui en a pris un coup et a été rejetée par les électeurs italiens.

C’est certes dommage pour la tentative de réforme générale de l’Italie, qui partait de bonnes intentions, et initialement Renzi s’était attaqué à de sérieux intérêts parasites. Mais il était allé trop loin, et en avait profité pour tenter d’identifier sa lutte contre ces privilèges avec celle en faveur de sa conception autoritaire.

À vrai dire, ce n’est pas la première fois que le discours simplificateur des souverainistes s’emmêle les pinceaux. Ainsi, ils avaient ressorti leur antienne au sujet de la promotion des régions par l’EU aux ordres des USA et de l’OTAN (affirmation qui constitue une autre vedette de leur grille d’analyse simpliste) sur le référendum sur l’indépendance de l’Écosse, alors que tant les USA que l’OTAN étaient clairement opposés à cette indépendance. Le Brexit allait aussi à l’encontre de leur doxa, en ce que le Royaume-Uni avait toujours été présentée par cette dernière comme étant le cheval de Troie de l’influence des USA en Europe. Or ce sont clairement les pro-états-uniens et les pro-OTAN de tout poil, et autres tatchériens en diable, qui ont très majoritairement soutenu le Brexit.


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