Cette hypothèse
sacrifie l’éthique à la politique politicienne sur la foi de
sondages dont on a pu voir récemment ce qu’ils valaient.
Et l’apolitisme ou
sa version partisane grotesque se nourrissent de toutes ces
transgressions qui aboutissent à ce que certains, comme Gribouille,
se jettent à l’eau frontiste pour échapper à la pluie.
Mélenchon n’a pas un parcours linéaire, ce qui plaide
plutôt en faveur de son esprit critique ( il conserve son affection
à l’homme Mitterrand mais a abandonné de facto le mitterrandisme
qui portait en germe le PS actuel qui en est, qu’on le veuille ou
non, le monstrueux avatar ).
Il a rompu avec la
ligne officielle du PS non pas en jouant les frondeurs effarouchés
qu’un sucre d’orge tient en laisse mais en quittant ce parti
pour une improbable aventure.
En conséquence Mélenchon, malgré
les préventions qu’il peut faire naître, représente une
alternative au PS en capilotade et non une simple alternance à
l’intérieur de « ce cadavre à la renverse « selon
l’expression BHLienne qui ne sort pas que des lieux communs
pontifiants.
On n’additionne
pas les tendances sondagières : il n’y a aucune chance pour
qu’un électeur convaincu par Macron et sa ligne bayro-juppéiste se
laisse convaincre par Mélenchon qui défend un projet tout à fait
différent voire opposé.
De même ceux qui
seraient séduits par Valls le seraient pour des mauvaises raisons
selon les critères mélenchonistes.
Et de toute manière, quand
bien même Macron lui-même appellerait, dans un moment d’égarement
ou d’opportunisme, à se rassembler derrière le candidat de la
France insoumise, beaucoup de ceux qui le suivent ne s’y
résoudraient pas.
Si Mélenchon doit
se qualifier pour le second tour, il ne peut compter que sur lui-même
et sur l’élan mobilisateur qu’il est le seul à pouvoir faire
naître dans la population. Sans compromissions !
On sort d’une
présidentielle gagnée par une Gauche croupion : il semblerait
toujours d’après les sondages que l’expérience a été ratée,
alors basta !
L’erreur fatale
serait de sacrifier l’avenir.