Votre raisonnement se tient et peut susciter des interrogations libérées des mesures classiques de l’opinion. Pour autant, de grâce, gardez-vous du langage inventé par les bolchéviques dans les années 20-30 : tout ce qui s’écartait non seulement du marxisme-léninisme mais aussi de la fameuse « ligne », mouvante, du Parti était déclaré fasciste, faschiste, comme votre schéma le note.
Mussolini et ses camarades des « faisceaux de combat » sont maintenant lassés de se retourner dans leurs tombes, mais pourquoi détourner le sens d’un mot qui a pourtant eu son poids au XXe siècle ?
Le fascisme n’était pas le nazisme, les grands auteurs comme Anna Arendt l’ont bien analysé. Mais alors que dire de l’analogie entre fascisme et « groupe Bilderberg » ?
Le fascisme se voulait tant hostile à la lutte des classes (d’où le recours au symbole du faisceau qui unit les forces sociales) qu’au capitalisme affairiste et cosmopolite ainsi qu’au parlementarisme. Mussolini lui-même venait du parti socialiste, marxiste à son époque, et tant des fondateurs étaient également révolutionnaires, certains franchement anarcho-syndicalistes.
Une fois bien installé au pouvoir, le fascisme s’est certes embourgeoisé mais il exprimait un élan populaire de rejet des forces de l’argent comme de celles de destruction des structures traditionnelles. Vous me devez au moins dix euros pour ce petit résumé.