@Fifi Brind_acier
La
France ne fait que copier le fonctionnement anti démocratique de la
Commission européenne, 80% de nos lois sont d’origine européenne.
Quand on lit les compétences de la Commission, on constate qu’elle
est à l’initiative des lois et chargée de les appliquer, là non
plus il n’y a pas séparation des pouvoirs.
"La
théorie de Montesquieu établissait trois pouvoirs à l’application
de l’autorité étatique : judiciaire, exécutif et législatif.
Or, la coexistence des différentes institutions européenne ne
recouvre pas la traditionnelle dichotomie entre pouvoirs exécutif et
législatif."
Parce
que cette dichotomie n’est violée que par l’UE ? Et pas par ses pays
membres, vraiment ? Mais dans beaucoup d’entre eux, sinon la
totalité ou quasi-totalité, l’exécutif est maître de l’ordre du
jour parlementaire et a l’initiative de la plupart des lois, et est
en outre chargé de l’application de ces lois, qu’il peut bloquer en
ne passant pas de décrets. Cela est particulièrement vrai
en France. Pire, non seulement le gouvernement y contrôle
complètement l’ordre du jour législatif, à un point qui n’est
dépassé nul part ailleurs et y est rarement égalé, non seulement
il dispose de la possibilité d’interrompre la navette parlementaire
et d’imposer des votes bloqués (par le biais du 49-3), mais il
dispose en plus d’un pouvoir législatif propre, appellé avec pudeur
pouvoir réglementaire propre, mais qui est bien purement législatif,
car il ne consiste pas à signer des décrets d’application de lois,
ni même à passer des décrets-lois provisoires en situation
d’urgence ou en attendant une confirmation parlementaire, mais bien à
légiférer en première et dernière instance, sans que le parlement
puisse intervenir en quoi que ce soit. Rappelons d’ailleurs qui a mis
en place cette brillante disposition : Charles De Gaulle, l’homme qui
trouvait que le vrai pouvoir devait être mis dans les mains de
l’exécutif et que le parlement ne faisait que le gêner. C’est bien
à l’homme d’État le plus anti-européen qu’on doit cette superbe
construction d’inspiration autoritaire.
C’est
bien la peine de critiquer l’Union Européenne quand chez soi on fait
bien pire. À ce que je sais, Asselineau n’a aucune envie de corriger
les immenses défauts de la constitution française, où la notion de
séparation des pouvoirs n’est qu’une farce au profit du pouvoir
personnel.
Mais
j’ai peur que sous peu, on va accuser l’UE d’être responsable de la
soit-disante entrave à l’indépendance de la justice commise par
Valls, indépendance qui n’a de toute façon jamais existé et qu’il
pouvait ainsi difficilement entraver.