@Ar zen
Au
sujet du fait que c’est bien le gouvernement qui détient
l’initiative des projets de lois en France et maîtrise l’ordre du
jour parlementaire, renseignez-vous, c’est exact. Même si certaines
révisions constitutionnelles ont veillé à l’obliger à incorporer
un (faible) pourcentage d’initiatives faites par des députés, c’est
bel et bien lui qui a la haute main sur ce pouvoir, l’immense
majorité des projets de lois examinés par le parlement sont de sa
seule initiative. Signalons qu’au niveau de l’UE, le parlement a bien
le droit de proposer des lois, la Commission jouant là aussi un rôle
de filtre.
Quand
au pouvoir législatif propre, c’est exactement ce que j’en disais.
Vous précisez qu’il s’exerce dans les domaines non prévus par la
loi, ce qui est une autre façon d’illustrer ce que je disais. Car
cela confirme que des domaines entiers du droit (donc du mécanisme
législatif, au sens strict du terme) échappent complètement au
domaine du parlement. Ils sont importants, comme l’organisation de
l’administration d’État, la procédure administrative, la procédure
civile, les contraventions (définition et peine) etc... Et qu’on ne
se réfugie pas derrière des chipotages au niveau des termes : les
règlements pris dans ces domaines sont bien des lois, au sens vrai
du terme (car une loi d’abord est une norme qui édicte le droit, pas
un acte pris par un parlement), et les seules, car rappellons-le, le
parlement n’intervient pas en eux, aussi importants puissent-ils
être.
La
répartition des compétences entre Commission et Parlement (y
compris le Conseil des Ministres en plus de l’Assemblée*) au niveau
de l’UE correspond donc à une répartition classique des compétences
dans un État occidental, dans une logique d’équilibre des pouvoirs,
afin d’éviter que l’un prenne le pas sur l’autre.
*Ce
qui fait qu’on ne peut même pas comparer la situation des matières
non soumises à la procédure dite ordinaire au niveau de l’UE à
celle des matières échappant au contrôle du parlement français,
car les matières de l’UE sont toujours soumises au Conseil.