Les
luttes intestines, souvent très violentes, entre les différentes sectes
chrétiennes, nombreuses dès les premiers siècles de l’ère
chrétienne, ne donnent pas toujours le témoignage de l’amour
évangélique !
Martin et ses moines vont être les grands évangélisateurs des campagnes de la Gaule,
c’est-à-dire les grands destructeurs des cultes dits païens (latin paganus :
paysan). Ils font détruire les dolmens et les menhirs, abattre les
arbres sacrés, et remplacent les
anciens sanctuaires par des ermitages et des chapelles. Martin
aurait détruit en particulier un temple païen, une énorme tour en
pierres de taille polies, très haute, se terminant en forme de
cône, située à Amboise. Ce comportement est ensuite légalisé par
l’empereur Théodose qui interdit les oracles, la divination, les
cérémonies païennes dans les temples en 381, au nom de la
religion d’Etat.
Martin,
grand thaumaturge, vivant en ascète, parcourant les campagnes, est très
populaire et s’oppose aux évêques de
cour qui utilisent le pouvoir temporel à leur service. Parmi ses
actes méritoires, il s’est élevé contre les évêques qui firent exécuter,
par le bras séculier, l’évêque d’Avila, Priscillien, et
ses disciples accusés d’hérésie. Ce furent les premiers condamnés à
mort pour cette raison. Martin ne se rendit plus à la fin de sa vie,
dans les conciles et les synodes, pour protester contre ce
fait inadmissible.
Mais l’engrenage était déjà en marche qui aboutit à l’Inquisition…
Martin fut enterré à Tours le 11 novembre 397. La légende
veut que les fleurs se soient mises à éclore ce mois-là, ce qui donna
naissance à
l’expression « été de la Saint-Martin ».
L’Armistice du 11 novembre remplace sur les calendriers, la Saint-Martin !