@ Daniel Salvatore Schiffer
Alep n’a jamais été une ville « rebelle » ! c’est une honte, une infamie que de prétendre ce qu’elle n’est pas, que les médias en fassent la figure de proue d’une « rébellion » d’une révolution syrienne qui n’a jamais existé que dans leurs papiers.
Que signifiait vivre en Syrie jusqu’en 2011 ? Avant que
mercenaires et islamistes nous envahissent au son de leurs tambours de
guerre ?
Journal de Syrie
Dr Waiel S.H. Awwad, 19 décembre 2016
A mes chers compatriotes,
Un souvenir de l’été 2010 : nous sommes assis dans un café du vieux
Damas, sirotant un café d’Arabie, écoutant de la musique et tirant des
bouffées de notre narguilé. Une soirée rituelle de détente amicale du
vendredi, qui ne se termine que lorsque le soleil disparaissant à
l’horizon nous invite à rentrer chez nous. Je marche dans la rue en
compagnie de Mme Nada, une avocate réputée de Damas. Elle s’apprête à
rentrer chez elle, à Alep, pour y passer le week-end en famille. Je la
regarde et m’exclame : « Tu vas faire 360 kilomètres et conduire seule
pendant quatre heures ? » Elle réplique en souriant : « Mais je le fais
chaque semaine, Waiel. Je rentre chez moi, puis repars pour mon travail
le dimanche matin ! » Je lui demande : « Mais tu n’as pas peur ? Et si
ta voiture tombe en panne ? » Elle éclate alors de rire : « Pourquoi
est-ce que j’aurais peur ? Cela m’est arrivé plein de fois. Je n’ai qu’à
faire signe aux voitures qui passent. Et quelqu’un finit toujours par
m’aider. Nous sommes en Syrie, cher docteur. On y est en sécurité et
tout le monde s’entraide. »
Mais ça, c’était la Syrie d’avant 2011.
Une petite Inde
On pourrait être aussi intarissables à propos d’Alep ! Une ville
pleine de vie, avec ses 3 millions d’habitants, ses marchés animés, le
bourdonnement de ses innombrables – plus de 1500 – usines. Pourquoi, au
terme de plus de deux années de guerre, Alep n’avait-t-elle connu aucune
manifestation hostile au régime ? Parce que sa population rejetait les
politiciens sectaires et souhaitait se maintenir en dehors du conflit.
Accusée de ce fait par les radicaux de soutenir le régime. Et gratifiée
d’un lot de sarcasmes et de plaisanteries humiliantes. Mais ses
habitants ont tenu le coup. Culturellement soudés par leur appartenance
séculaire à l’une des plus antiques cités du monde. Située pile au
milieu de la partie mésopotamienne de la route de la Soie, riche de son
histoire de 11 000 ans, Alep a été le berceau d’un large éventail de
civilisations – hittite, araméenne, assyrienne, perse, hellénistique,
romaine, byzantine et islamique. En 1599, Vincenzo Dandolo, Consul de
Venise, écrit : « Avec ses vastes havelis, (appelés souks), ses riches
marchands et ses magnifiques édifices, Alep est une véritable Petite
Inde ». Vivant moi-même en Inde, je ne peux qu’être d’accord.
Apocalypse à Alep
Puis en 2013, la Turquie a ouvert ses frontières aux mercenaires et aux Islamistes. [......]
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