Les Français ont
profondément ancrée dans leur atavisme le souci de la verticalité
du pouvoir.
Et ce ne sont pas les nouveaux Français imprégnés de
valeurs patriarcales qui vont changer la donne.
La révolution
a certes coupé la tête du dernier roi mais bien vite le besoin
s’est de nouveau fait sentir d’un chef, un chef qui ne discute
pas, qui décrète et qui impose.
Les Français consentent
parfaitement à être dirigés à coup de pied au cul : ils en
redemandent même et d’ailleurs ils ont tendance à sanctionner
ceux qui ont la faiblesse de leur demander leur avis : les
référendums ne doivent pas être vus comme une catharsis mais comme
le désaveu du jeu démocratique.
Au sommet de l’état,
les têtes autoritaires repoussent sitôt tranchées, elles prennent
la figure de Napoléon I et III ou des monarques restaurés et déchus
dès lors qu’ils cessent de représenter la main de fer. Le général
Boulanger doit à sa pusillanimité son exil de Bruxelles et le
général de Gaulle à son énergie très bien mise en scène un
succès que, seul, le recours à un référendum qui était aveu de
faiblesse a renvoyé dans ses pénates.
Avec les primaires –
soi-disant démocratiques – les partis démontrent surtout leurs
faiblesses et le vainqueur des primaires à Gauche ou à Droite est
celui qui réussit à donner à son programme l’illusion de la
puissance : arrivé au pouvoir suprême, l’élu se coule néanmoins dans
le costume couleur souris qui lui a été taillé et il étale sa
médiocrité comme un oripeau.
Ce fut particulièrement vrai avec les
deux derniers présidents qui ont porté leurs insuffisances à
incandescence.
Si l’on fait
abstraction de tous les obligés, les partis ne sont plus en terme de
militants que des coquilles vides d’où l’idéal est absent,
submergé par le clientélisme.
Il sera intéressant
de mesurer la participation aux primaires socialistes dont le
résultat finalement importe peu pour évaluer le discrédit qui
frappe le parti socialiste crédité actuellement et quel que soit le
candidat retenu d’une dizaine de points au premier tour des
présidentielles.