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Commentaire de gogoRat

sur Les dictatures « librement » consenties


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gogoRat gogoRat 20 décembre 2016 11:29

 Passons sur l’idéologie simpliste d’un supposé antagonisme entre ’masculinité’ et ’féminité’.
 Les interprétations ne traduisent-elles pas, avant tout, la façon de regarder de l’interprète ?
 
 Certains angles de vue sont toutefois originaux et bien tournés dans cet article ...
 mais je reviens ici sur ceci :

  • « L’instinct de la mode, de plaire conformément au goût d’une époque devient un phénomène collectif »
 Pas sûr que cela n’ait pas toujours été un phénomène collectif. Par contre, ce qui est peut-être nouveau, c’est l’ampleur et le niveau de systématisation de cette mode.
 à tel point (qui est peut-être un point de non-retour) ... que même la subversion finit par être autant normée que le conformisme auquel elle prétend s’opposer !
 J’en veux pour preuve l’inénarrable fait de notre fumeux ’Art Contemporain’ !
 ( qui se veut une critique de la société de consommation : critique diligentée, financée et soutenue par les plus influents et les plus puissants et zélés instigateurs de cette même consommation ! )
 
 Je profite donc de cette remarque, pour signaler la fable suivante aux adeptes de la mode actuelle suivie par celles et ceux qui veulent chasser un Empire en faisant appel à la force supposée ’protectrice’ et ’bienveillante’ d’un autre Empire projeté :
Les Grenouilles qui demandent un roi

Les grenouilles se lassant
De l’état démocratique,
Par leurs clameurs firent tant
Que Jupin les soumit au pouvoir monarchique.

Il leur tomba du ciel un roi tout pacifique :
Ce roi fit toutefois un tel bruit en tombant,
Que la gent marécageuse,
Gent fort sotte et fort peureuse,
S’alla cacher sous les eaux,
Dans les joncs, les roseaux,
Dans les trous du marécage,
Sans oser de longtemps regarder au visage
Celui qu’elles croyaient être un géant nouveau.
Or c’était un soliveau,
De qui la gravité fit peur à la première
Qui, de le voir s’aventurant,
Osa bien quitter sa tanière.
Elle approcha, mais en tremblant ;
Une autre la suivit, une autre en fit autant :
Il en vint une fourmilière ;
Et leur troupe à la fin se rendit familière
Jusqu’à sauter sur l’épaule du roi.
Le bon sire le souffre et se tient toujours coi.
Jupin en a bientôt la cervelle rompue :
« Donnez-nous, dit ce peuple, un roi qui se remue. »

Le monarque des dieux leur envoie une grue,
Qui les croque, qui les tue,
Qui les gobe à son plaisir ;
Et grenouilles de se plaindre.

Et Jupin de leur dire :« Eh quoi ? votre désir
A ses lois croit-il nous astreindre ?
Vous avez dû premièrement
Garder votre gouvernement ;
Mais, ne l’ayant pas fait, il vous devait suffire
Que votre premier roi fut débonnaire et doux
De celui-ci contentez-vous,
De peur d’en rencontrer un pire. »



 Jean de La Fontaine, Fables


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