@velosolex
Merci. Cela me rappelle la réponse de Michelle Dawson à un « professionnel de santé » qui lui avait demandé sur un ton doucereux quel est « le pire aspect dans le fait d’être autiste ». Elle avait répondu « être haïe », la citation est dans ce texte, «
Le pire crime de Bettelheim ». Étonnant, par ailleurs, que son opposition à l’ABA soit si souvent citée dans diverses publications françaises, en oubliant ce texte là.
En matière de haine, la concurrence est forte : l’ABA façon Lovaas vaut bien le psychologue Hobson disant que les autistes ont autant d’empathie qu’un chimpanzé,
Melman assimilant les enfants autistes à des golems et des ordinateurs vides, Golse disant que les enfants autistes qu’il a rencontrés
ne sont pas des personnes (et ce devant Josef Schovanec), et pour ceux qui auraient survécu à ce déluge d’insultes,
arrive Hochmann qui accuse l’autisme dit « de haut niveau » d’être une création sociale, et dénonce le « communautarisme des autistes ». Heureusement, ai-je envie de dire, qu’il y a un semblant de communautarisme (et encore, très peu en France) entre les personnes autistes... Ne serait-ce que pour survivre à de telles sornettes. Et encore, il ne s’écoule pas une semaine sans que l’on apprenne la mort (généralement par suicide) d’un « dizotiste », comme dirait l’autre. Les « psychotiques » n’ont pas cette chance, et il semble que ce soit pire encore sur les listes de discussion entre personnes schizophrènes.
Par certains côtés, la défense des concepts « Bettelheimiens » par les psychanalystes a enfanté leurs propres bourreaux, des mères qui, après avoir été accusées de tous les maux, font preuve d’autant de mesure dans leur combat qu’à l’époque où elles étaient accusées d’être trop froides, trop fusionnelles, ou que sais-je.
J’attends une déclaration solennelle, par exemple du collectif des 39 et de l’association lacanienne internationale, du type « mères, je vous absous ». Mais je rêve...