Veuillez m’excuser mais je n’ai pas eu assez de temps pour vous
répondre avant.
@JL
Non non, je ne confonds pas le doute et les sensations et comme
vous l’écrivez sans faire cette fois
d’antiphrase : ‘le doute précède le besoin de croire’, c’est ce que je
tente de démontrer entre autre (sans certitude) dans l’article et dans
l’interrogation du titre.
D’après mes
recherches, le doute est un mécanisme coordonné de la conscience qui s’enrichit
avec les savoirs et connaissances. Nous nous percevons dotés de sensations, de
sentiments, de désirs, d’esprit et de pensées indépendantes à nos besoins
naturels. Et nous attribuons naturellement à d’autres humains les mêmes caractéristiques,
il est donc normal de transposer à d’autres être vivant ou à des forces
invisibles ces facultés. Penser que les animaux, le soleil, le tonnerre, les
étoiles sont des êtres vivants animés d’une conscience propre, est une croyance
spontanée des enfants et des sociétés primitives. Deborah Keleman, s’appuie sur
ce constat de Paul Bloom pour soutenir que les enfants sont spontanément «
théistes », Jean Piaget l’avait déjà constaté avec son « animisme
infantile » ; le succès du Père-Noël en est une belle illustration, sans
que le doute soit suffisamment développé pour qu’il s’interpose à ce stade chez
l’enfant. Alors, vous aurez beau penser au sentiment océanique de Romain Rolland ;
ou à la superstition naturelle de Spinoza ; ou comme Rousseau, que l’homme
naît naturellement bon et qu’il existe un droit naturel inaliénable et sacré et
que ce sont certains éléments sociologiques qui corrompent les hommes ; ou bien
encore, comme Freud dans ces dernières notes, que le besoin de croire est
inscrit dans le ‘Ça’ …
Cela nous
amène à penser pour ce détail de Rousseau, que les éléments mauvais
extérieurs sont la création pervertie d’idéologies sociales ayant inventé le
mal par l’exploitation de l’homme par l’homme. Et chez Freud, par antithèse, l’incroyant
serait donc une personne intelligible ayant sublimé le besoin de croire inscrit
dans le ‘Ça’. Je sais que cette dernière analyse vous séduira, mais soyons
sérieux, l’Académie française connaît un bon nombre d’universitaires brillants
qui sont devenus croyants tardivement, alors que nos sociétés comportent un bon
nombre d’adolescents incroyant. Il
apparaît que 38,4% des élèves interrogés se disent athées ou non intéressés par
les religions, 33% se disent chrétiens (catholiques, protestants, orthodoxes et
autres cultes), Les juifs ne pèsent
qu’une petite fraction de 2% (les établissements confessionnels juifs n’ont pas
souhaité participer à l’étude) et les musulmans 25,5%.
Avec l’amélioration de l’imagerie médicale en neurobiologie, la neuroscience
a plutôt orienté les recherches actuelles sur les réactions observables de
l’activité cérébrale. Pour le moment,
elles confirment la théorie de Girard et l’intérêt psychosocial du mimétisme
avec la découverte des neurones miroirs, Cela redonnerait toute son importance
à l’éducation et aux valeurs sociales en lesquelles nous croyons,
interdépendante à l’éducation.
http://www.bnf.fr/fr/evenements_et_culture/anx_conferences_2016/a.c_160413_ philo.html
@pemile
C’est ce
que l’on appelle une question en boucle ! Mais vous avez oublié d’évoquer le
début de phrase [ « et en quelque sorte » accrédite… ]. Autrefois, les théories étaient souvent
pensées avant d’être démontrées (voir jamais réellement démontrées), ce qui
n’est pas forcément le cas aujourd’hui avec la physique théorique… D’ailleurs, la physique quantique tend à
s’imposer comme un principe universel ouvert qui engloberait le principe de
relativité générale, ce qui rappelle également la pensée des deux principes de
la physique d’Aristote (Sublunaire et le Cosmos).
http://www.20minutes.fr/sciences/1757607-20151230-cent-ans-apres-comprenez-enfin-relativite-generale
La
théorie du chaos, l’émergence du cosmos, du temps et de la matière, ce sont des
choses qui ont été pensées admirablement bien par les grecs anciens. Il en va
de même pour l’héliocentrisme, qui dès le IIIe siècle avant notre ère était
déjà évoqué par les grecs comme Aristarque, Archimède et Héraclides.
Ces théories sont reprises à la
fin du moyen âge par Copernic qui était un chanoine, et à ce moment-là, l’église
n’a pas démontré d’antagonisme. Il faudra attendre Galilée et le développement
de la théorie héliocentrique pour que les partisans aristotéliciens
géocentriques s’en prenant virulemment à Galilée, qui est passé près du
bûcher.
Les théologiens de l’église
catholique reprochèrent à Galilée de blasphémer et d’introduire sans preuve une
théorie qui remettait en cause l’idée établie du géocentriques.
La condamnation de Galilée est
immédiatement commuée par le Pape en résidence surveillée. Le scientifique
n’est donc jamais allé en prison et continua même à percevoir les revenus de
deux bénéfices ecclésiastiques que le souverain pontife lui avait octroyés. La
deuxième sanction : la récitation des psaumes de la pénitence une fois par
semaine pendant un an, sera effectuée par sa fille religieuse carmélite. Ce n’est
qu’en 1728, que James Bradley prouva scientifiquement la théorie de l’héliocentrisme,
par l’explication qu’il donna à « l’aberration de la lumière ». Tardivement, le
Concile Vatican II reconnu officiellement l’erreur de l’église catholique dans
cette affaire.