@Oceane
Ces africains n’éprouvent pas le besoin de confier leurs devises à un autre État. Ils ne font que les déposer sur un compte comme ils déposent leurs autres devises sur d’autres comptes. Déposer dans un compte au lieu de mettre sous le matelas à la maison. Comme vous-même déposez vos avoirs sur votre compte à la banque. Dans le cas des États concernés, la France leur demande un volume donné de dépôts, en contrepartie de la garantie de la valeur en euro des devises déposées. C’est tout. C’est du business profitable aux deux parties. La souveraineté nationale ne se se joue pas à ce niveau mais à celui des capacités internes des États, dérivée de leurs ressources propres (fiscales), lesquelles sont liées à la diversité de l’activité économique interne. Pourquoi croyez-vous que les pays africains à monnaie autonome ne sont pas les plus avancés des pays africains si la monnaie était l’essentiel ? Mais ne vous inquiétez pas trop, le CFA sera bientôt détaché de l’euro, qu’on le veuille ou non. Si cela se fait sans que nous ayons profité du pouvoir d’achat de notre CFA actuel pour installer une capacité de production interne, nous travaillerons pour rembourser une dette qui aura été multipliée par le simple jeu de la dépréciation monétaire et aurons toutes les difficultés du monde à nous industrialiser. Il faut être conscient des priorités. Évidemment il est plus facile et plus « politiquement rentable » auprès des « intellectuels » africains de la diaspora, de se plaindre de l’ancien colonisateur, que de mettre en place l’environnement économique et juridique sain qui invite aux investissements productifs qui, seuls, conduisent à la vraie souveraineté nationale, celle où l’on n’est plus endetté auprès du FMI ou de la BIRD ; celle où les budgets nationaux n’ont plus besoin de dons pour se boucler ; celle où une autonomie monétaire peut servir comme instrument de promotion de la production industrielle.